CONFÉRENCE
Pratique mixte
FORMATION
Auteur(s) : Philippe Camuset*, Sophie Paul-Jeanjean**
Fonctions :
*Membre de la commission
parasitisme de la SNGTV.
Article rédigé d’après une présentation
faite lors des journées nationales des GTV
à Nantes, en mai 2015.
Le risque parasitaire au pâturage a évolué, des grands strongles aux petits strongles, en partie en raison de la mise à disposition de macrolides antiparasitaires au spectre d’activité plus large et à la durée d’action plus longue. De plus, les souches de parasites résistantes aux anthelminthiques sont apparues au point de devenir problématiques dans certains effectifs. De nouvelles approches existent désormais, indispensables pour permettre de préserver l’activité des molécules disponibles. Elles allient la gestion de la charge parasitaire des équidés et la préservation des souches sauvages de parasites. Il convient d’utiliser des protocoles adaptés à chaque effectif, à chaque condition d’élevage. Rien de standard ou de préétabli.
Dans un premier temps, l’infestation d’une parcelle par les cyathostomes résulte essentiellement de la reprise du développement en fin d’hiver de larves en hypobiose chez les chevaux. Si les conditions sont optimales, la progression correspond à une génération toutes les 6 semaines. En l’absence de traitements, les coproscopies peuvent révéler des excrétions très importantes. Sans surpâturage (plus d’un cheval à l’hectare), le risque est faible en première partie de saison de pâturage, l’augmentation de la contamination se faisant essentiellement en automne. Les cyathostomes adultes sont réputés peu pathogènes, la plupart des actions de maîtrise doivent donc cibler les larves, qu’elles soient sur la pâture ou dans le tube digestif. L’accumulation des larves dans la muqueuse accroît le risque de coliques spasmodiques et de pathologies digestives distales. En cas d’infestation massive, le traitement antiparasitaire est donc indispensable, mais il n’est pas toujours sans risque car il peut déclencher un épisode clinique par réveil des larves en hypobiose en raison du feed-back négatif exercé par les adultes.
La première démarche consiste donc dans l’évaluation du risque de pathologie d’origine parasitaire supporté par les animaux. Depuis 2007, plusieurs approches successives et complémentaires ont vu le jour pour aboutir à l’approche actuelle, combinant traitements ciblés (ou tactiques), fondés sur les résultats coproscopiques, traitements stratégiques, s’appuyant sur l’épidémiologie, et approche modélisée, fondée sur les rotations éventuelles de parcelles. L’examen coproscopique est recommandé. Il permet de juger de la pression parasitaire et d’ajuster les traitements antiparasitaires dans un groupe d’équidés au pâturage. Le seuil actuellement utilisé de façon courante est de 200 opg (œufs par gramme de fèces). L’idéal est d’effectuer des coproscopies sur chaque cheval tous les 2 à 4 mois selon les conditions d’élevage et de ne traiter que les chevaux dont les coproscopies sont supérieures à 200 opg. Les contraintes inhérentes à la mise en place exclusive de traitements ciblés ainsi que, dans les troupeaux où cela était appliqué, l’augmentation de la prévalence des infestations à Strongylus vulgaris ont conduit les parasitologues à réfléchir à une approche mixte tactique et stratégique. Dans la mesure où il apparaît que le point de départ de la contamination du pâturage au printemps réside dans la reprise du développement parasitaire chez les chevaux, il devient cohérent d’instaurer un traitement systématique à l’arrivée sur les paddocks à ce moment.
Ce traitement stratégique pourra être répété selon les dates de réapparition des œufs si une prévention plus efficace est nécessaire, en fonction du chargement de la parcelle ou du paddock ou des épisodes cliniques antérieurs. La périodicité des traitements pour prévenir le recyclage parasitaire à l’égard des cyathostomes sera de 4 à 6 semaines avec les benzimidazoles et le pyrantel, de 6 à 8 semaines pour l’ivermectine, de 12 à 14 semaines pour la moxidectine. Par précaution et de façon systématique, ces traitements pourront concerner les animaux les plus fragiles ou les plus à risque (juments suitées, yearlings, chevaux de grande valeur, fragiles, en mauvais état, vieillissants), ainsi que les achats ou même les ré-introductions dans un lot. De même, les foals seront traités tous les 2 à 3 mois en prévention de l’ascaridose. En fin de saison de pâturage, après les premières gelées, un traitement systématique sera effectué vis-à-vis des gastérophiles et, éventuellement, en fonction de l’âge et des conditions d’élevage, vis-à-vis des ténias.
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