ÉQUIPEMENT
Éco
GESTION
Auteur(s) : Françoise Sigot
L’aménagement de l’espace de travail s’impose de plus en plus comme un facteur clé de bien-être. Pour être réussi, il demande l’implication de toutes les équipes de la structure vétérinaire.
Lorsque son activité prend plus de huit heures par jour, il est essentiel que celle-ci puisse se dérouler dans de bonnes conditions. Si l’on met de côté les relations humaines, les conditions optimales de travail pour se sentir à l’aise et accroître l’efficacité tiennent principalement à la qualité du cadre au sein duquel s’exerce le travail. Autrement dit, à la façon dont les locaux sont aménagés, éclairés et même décorés.
« Plusieurs études montrent que dans un environnement agréable, les êtres humains travaillent plus simplement par plaisir », souligne Pierre Daveze, directeur d’Alorem, cabinet de conseil en valorisation des ressources humaines, spécialisé dans le développement de la performance professionnelle et de l’épanouissement au travail. Nombreuses sont aussi les analyses d’experts qui établissent un lien direct entre la qualité de l’environnement de travail et le turnover. Voire avec le chiffre d’affaires. « Nous constatons que les vétérinaires qui reprennent l’aménagement de leurs locaux sont susceptibles d’avoir un retour sur investissement dont le ratio s’élève entre 10 et 60 % », assure Frédéric Faugeron, chargé de projet vétérinaire chez Athex, spécialiste de l’aménagement des locaux professionnels. Bien penser l’organisation des locaux est donc un élément de valeur ajoutée certain, vis-à-vis des salariés. De plus, le Code du travail s’intéresse à ce domaine (encadré ci-dessous). Et contrairement aux idées reçues, il est possible de rendre le cadre de travail agréable et rationnel avec peu de moyens.
Si les moyens peuvent être raisonnables, le bon sens, en revanche, ne doit pas être économisé. « L’aménagement des locaux doit d’abord se penser en cherchant à être rationnel. C’est en créant des circulations fluides, en redistribuant la géographie des lieux et en cherchant simplement à améliorer le confort des équipes que l’on est efficace », défend Blandine Brochier, fondatrice et dirigeante du cabinet lyonnais Partition, spécialiste de l’aménagement intérieur des espaces de travail. Ce faisant, l’aménagement ne rime pas avec des équipements ostentatoires et démesurés et est ainsi à la portée de tous. Car bien souvent, il suffit d’aller au plus simple. « Les espaces de travail doivent être au service de l’organisation. Il faut les prévoir en tenant compte du confort acoustique, visuel et ergonomique », indique Blandine Brochier. Parmi les éléments à prendre en compte figurent les revêtements de sol, bien plus confortables à vivre lorsqu’ils absorbent le bruit. De même, dans les lieux de passage, mieux vaut éviter les couleurs claires qui nécessiteront un entretien renforcé. Reste ensuite à tenir compte des contraintes liées à l’exercice du métier. « Pour que nos clients aient une vision précise de leur futur cadre de travail, nous concevons nos projets avec un outil en 3D, en intégrant des paramètres d’ergonomie et de pertinence des formats au regard des activités qui vont être réalisées sur telle ou telle zone », souligne le chargé de projet vétérinaire chez Athex.
L’autre élément incontournable d’un aménagement réussi est l’implication des collaborateurs. « L’aménagement des espaces de travail est un projet managérial. Il est nécessaire de prendre le temps d’écouter les salariés. Leur implication est essentielle, car elle permet de bien cerner leurs attentes et l’organisation, puisque les arbitrages à réaliser sur tel ou tel scénario d’aménagement vont en grande partie dépendre de leurs pratiques au quotidien », explique la dirigeante du cabinet Partition. Là encore, les salariés ont très rarement des rêves démesurés. La plupart du temps, ils privilégient les aspects pratiques et rationnels. « Les auxiliaires spécialisés vétérinaires ont souvent des remarques pertinentes lorsqu’ils sont consul?tés en amont des projets d’aménagement », reconnaît Frédéric Faugeron. À l’occasion d’un déménagement ou d’une rénovation, une réunion avec l’ensemble du personnel permettra de recueillir les avis de chacun, mais plus que des conseils, ce qu’il convient de décrypter, ce sont les méthodes de travail. Partant de là, un nouvel espace de travail peut être l’occasion de maintenir les pratiques ou, au contraire, de les revoir pour les rendre plus rationnelles. Toutefois, pour y arriver, l’adhésion des collaborateurs est décisive. De plus en plus, l’aménagement ou le réaménagement des espaces revêt une véritable dimension managériale et stratégique. En effet, la qualité des locaux est un élément que beaucoup de salariés prennent en compte au moment de s’engager avec un futur employeur. C’est aussi, de nos jours, une contribution importante au bien-être au travail. Et c’est, surtout, un investissement qui, s’il est bien mené, est des plus rentables.
L’article R.4213-2 du Code du travail prévoit que « les bâtiments doivent être conçus et disposés de telle façon que la lumière naturelle puisse être utilisée pour l’éclairage des locaux affectés au travail, sauf dans les cas où la nature technique des activités s’y oppose ».
Toujours dans le domaine de l’éclairage, l’article R.4213-3 précise que « les locaux destinés à être affectés au travail doivent comporter à hauteur des yeux des baies transparentes donnant sur l’extérieur, sauf en cas d’incompatibilité avec la nature des activités envisagées ». Enfin, concernant l’éclairage artificiel, l’article R.4223-6 précise que « le rapport des niveaux d’éclairement entre la zone de travail et l’éclairement général doit être compris entre 1 et 5. »
Quatre éléments peuvent faire mouche auprès des équipes dans une structure :
LA COULEUR. Selon des chercheurs canadiens qui ont étudié l’impact des couleurs sur l’efficacité en entreprise, en se focalisant sur le bleu et le rouge, le bleu serait ainsi bénéfique pour les performances des salariés attelés à une tâche créative et le rouge plus approprié pour les travaux pointilleux, d’apprentissage ou de réflexion.
L’ODEUR. De plus en plus d’entreprises (notamment dans le commerce) utilisent les senteurs pour stimuler les sensations de bien-être et pour dynamiser les salariés et les achats… En France, il paraît que les notes florales, musquées et boisées, vont de pair avec le bien-être, tandis que les senteurs fruitées ont des vertus relaxantes.
LES PLANTES. Un rapport d’un chercheur anglais montre que 33 % des salariés se disent plus motivés s’ils ont accès à de la verdure, et ils seraient également 8 % plus productifs.
LA SALLE DE BIEN-ÊTRE. Ce concept développé par le cabinet Alorem prend la forme d’un espace dimensionné et équipé en fonction du nombre de salariés et des facteurs de stress auxquels ils sont exposés. Il permet de s’isoler à l’abri de la relation de travail, dans le calme, et de se ressourcer pour redevenir efficace à son poste.
Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »
L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.
En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire
Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.
Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.
Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire