ÉPIDÉMIOLOGIE
Actu
Auteur(s) : Stéphanie Padiolleau
Une étude soulève la question du rôle de la végétation dans la transmission des maladies à prions.
En conditions expérimentales, les plantes peuvent fixer les différentes souches de protéines prions présentes dans le sol ou par contact entre des matières infectieuses (urine, excreta) et les racines ou les feuilles. C’est en tout cas les conclusions d’une étude1 sur la présence de prions dans les plantes, après la mise en contact direct entre des racines ou feuilles et des broyats de tissus cérébraux riches en prions. Une précédente étude2 avait montré que seules les racines peuvent fixer un prion, mais par une méthode de détection différente. L’amplification cyclique de la protéine mal formée (PMCA), une technique spécifique aux prions, permet en effet d’en détecter des niveaux très faibles. Ces conclusions demandent à être confirmées en conditions de terrain. L’analyse par PMCA a fait surgir un problème d’inhibition de l’amplification par les plantes, dont la signification biologique et l’effet en conditions réelles gagneraient à être précisés, ainsi que le niveau d’infectiosité des prions présents dans les plantes. L’incubation serait beaucoup plus longue par ingestion de plantes contaminées que par celle de broyats de tissus cérébraux.
L’épidémiologie des maladies à prions est étudiée en raison des difficultés à contenir la maladie du dépérissement chronique des cervidés (chronic wasting disease, CWD) en Amérique du Nord et de la résurgence de cas de tremblante dans des élevages assainis, même plusieurs années après. Dans le cas de la CWD, le rôle de l’environnement a déjà été prouvé par le passé, avec la contamination d’animaux sains pâturant des zones où des carcasses d’individus malades s’étaient décomposées3, ce qui présente un risque élevé car le prion de la CWD a la particularité d’être ubiquiste dans tout l’organisme. Dans le cas de la tremblante, il a été montré que le prion persiste plusieurs mois dans le sol des élevages dans un rayon d’environ 30 m, mais pas au-delà4.
1 Soto C. et coll. Grass plants bind, retain, uptake and transport infectious prions. Cell. Rep. 2015;11(8):1168-1175.
2 Rasmussen J. et coll. Can plants serve as a vector for prions causing chronic wasting disease ? Prion. 2014;8(1):136-142.
3 Miller M.W. et coll. Environmental sources of prion transmission in mule deer. Emerg. Infect. Dis. 2004;10(6):1003-1006.
4 Lire La Semaine Vétérinaire n° 1631, page 32.
Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »
L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.
En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire
Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.
Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.
Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire