Jean-Louis Crosia, de la pratique aux années Merial

À la sortie de l’école vétérinaire, Jean-Louis Crosia choisit de s’installer dans la commune de Celles-sur-Belle, près de Niort (Deux-Sèvres). Il y exerce en tant que praticien mixte pendant 16 ans. Il est également impliqué dans la société de distribution SPEV, une centrale d’achat locale de médicaments vétérinaires, qu’il contribue à fonder. « Il a œuvré pour que les confrères gardent une place sur le marché du médicament vétérinaire face aux pharmaciens et aux groupements d’éleveurs, explique Jean-Marc Lalloz, camarade de promotion à l’école vétérinaire, collègue chez Merial et ami de Jean-Louis Crosia. Mais jamais avec l’idée d’un monopole des vétérinaires. Au cours des années 1990, il s’est investi pour que la position des confrères et des centrales d’achat devienne incontournable. Son but était de doter la profession d’outils pour qu’elle reste compétitive face à ses concurrents, sans aucune forme de corporatisme. »

Il se consacre pendant dix ans à cette société, dont il est le directeur. Il sera également président de l’Association nationale des sociétés vétérinaires d’achat et de distribution de médicaments (ANSVADM).

Merial France en 1997

Au début des années 1990, il rejoint MSD Agvet France (Merck santé animale) en tant que directeur technique pour l’activité ruminant. Il devient ensuite directeur marketing, directeur commercial et directeur général. En 1997, il participe à la création de Merial pour la France et dirige l’activité ruminant en France, puis crée le niveau Europe, qui n’existait pas, pour cette activité.

En 2002, il prend les rênes de la business unit animaux de compagnie et intègre le comité de management mondial de Merial. Début juillet 2005, Jean-Louis Crosia est nommé directeur opérationnel de la région Europe, Moyen-Orient, Afrique pour toutes les espèces.

En 2006, Daniel Gouffe, qui est à la présidence de Merial France, part à la retraite. Jean-Louis Crosia lui succède jusqu’en 2012, année à laquelle il prend à son tour sa retraite. L’annonce de son décès, le 4 juillet 2015, à l’âge de 69 ans, a suscité les hommages. « Les équipes ont toujours été positivement marquées par son management, quel que soit le niveau auquel il a dirigé, poursuit Jean-Marc Lalloz. Il savait créer les équipes, les faire adhérer et les entraîner. C’était un homme capable de créer du collectif autour de lui. »

Maintenir la confiance avec les vétérinaires

Attaché à recevoir un écho direct de ses confrères de terrain, il avait fondé un groupe de réflexion composé de praticiens exerçant dans différentes zones et activités.

Jean-Louis Crosia était également distingué dans l’ordre national de la Légion d’honneur et du Mérite agricole.

Sa carrière est, enfin, marquée par le souci de garder la confiance des vétérinaires. « Ce n’est pas chose aisée lorsque l’on travaille dans un laboratoire pharmaceutique, commente Jean-Marc Lalloz. Il a toujours été attaché à maintenir le lien avec les clients et a développé des outils pour cela : conditions commerciales, présence en congrès, communication avec les organisations professionnelles, transparence… »