DÉCRYPTAGE
Auteur(s) : Valentine Chamard*, Emmanuel Bensignor**, Pierre-François Isard***
Alors que les résidanats se développent en France et que les centres de spécialistes sont une nouvelle dénomination de structure reconnue par le Code de déontologie, le nombre de spécialistes est appelé à augmenter dans les années à venir. Que recouvre ce statut ?
Seuls peuvent se prévaloir de ce titre les titulaires d’un diplôme de spécialiste reconnu par le Conseil national de la spécialisation vétérinaire (CNSV) et validé par l’Ordre national des vétérinaires. Il s’agit des diplômes d’études spécialisées vétérinaires (DESV), décernés par les écoles nationales vétérinaires (ENV), et des diplômes des collèges européens accrédités par le Conseil européen de la spécialisation vétérinaire (European Board of Veterinary Specialisation, EBVS) et reconnus en France par le CNSV et l’Ordre.
En France, il existe une voie académique et une voie professionnelle.
- La voie académique s’adresse essentiellement aux jeunes vétérinaires diplômés des ENV. Elle consiste pour eux à suivre, à la fin de leur cursus, un résidanat, généralement d’une durée de trois ans, à temps plein, dans une structure agréée (ENV ou établissement agréé). La fin du cursus est sanctionnée par un examen (écrit et oral) dont la réussite permet de délivrer un DESV ou un board (européen ou américain).
- Il existe également une voie “professionnelle”, s’adressant à des vétérinaires déjà en activité et qui souhaitent acquérir une qualification supplémentaire. Il s’agit d’un cursus de validation des acquis de l’expérience (VAE). Ce cursus est plus long (généralement le double, voire davantage) que la voie académique, car il ne s’effectue pas à temps plein. Les candidats doivent présenter un dossier élaboré par le conseil d’orientation et de la formation (COF) correspondant à la spécialité. Les candidats justifient d’une formation continue sur plusieurs années dans la spécialité (participation à des cours, à des congrès, etc.) et de l’obtention de diplômes professionnels. Ils sont également tenus de présenter des dossiers cliniques, ainsi que des publications dans des revues indexées. Enfin, ils doivent passer devant un jury agréé par le CNSV, qui est habilité à délivrer le DESV de la spécialité.
Les membres des collèges européens sont reconnus au niveau de l’Europe dans la quasi-totalité des États membres. Ils peuvent donc se prévaloir du titre de spécialiste dans l’Europe entière. Les titulaires d’un DESV peuvent se prévaloir du titre de spécialiste en France. La formation pour obtenir un DESV (diplôme français) ou être membre d’un collège (accréditation valable pour une durée variable) est globalement équivalente (résidanat et examen). La plupart des collèges américains sont reconnus automatiquement par les collèges européens, mais il est également intéressant de noter que certains collèges américains acceptent l’équivalence avec des collèges européens.
Pour être reconnu en France, un collège européen doit être désormais validé par le Conseil supérieur de l’Ordre, le CSO (auparavant, par le CNSV) ; seuls les collèges disposant d’une reconnaissance permanente par l’EBVS sont éligibles. En pratique, il faut que le collège ait au moins 5 ans d’existence et que ses formations soient validées par l’EBVS : un grand nombre de contraintes “techniques” sont associées à cette reconnaissance, par exemple la validation des supports de formation, l’évaluation des procédures d’examen, etc.
Oui, elles sont valides mais réservées exclusivement aux spécialistes. La seule exception est pour une discipline pour laquelle la spécialité n’existe pas. Par exemple, il est possible d’utiliser les termes “exercice exclusif en ostéopathie”, puisque l’ostéopathie n’est pas une spécialité.
Oui, mais là encore cette dénomination est exclusivement réservée aux spécialistes.
Ce sont les mêmes que celles d’un généraliste, avec des contraintes supplémentaires : une obligation de moyens renforcés qui doit être démontrable, la participation obligatoire à des formations complémentaires régulières, ainsi qu’à des activités de recherche (clinique ou fondamentale), la publication de travaux concernant la spécialité dans des revues indexées. Les accréditations des collèges, par exemple, sont réévaluées par l’EBVS tous les cinq ans pour vérifier que les titulaires sont à jour de leurs obligations.
À ce jour, la profession compte 338 spécialistes “officiels”, dont 131 praticiens inscrits à l’Ordre, qui sont recensés dans une dizaine de spécialités différentes.
Sur le site www.veterinaire.fr (recensement par le CSO), pour les praticiens inscrits à l’Ordre, ou sur www.svsf.com, le site du Syndicat des vétérinaires spécialistes français (SVSF), ou encore sur celui du Syndicat français des vétérinaires membres de collèges européens (SFVMCE) : www.veterinaire-european-specialist.com. L’Association des vétérinaires spécialistes français (www.avsf.fr) reprend le listing des praticiens édité par l’Ordre des vétérinaires.
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