Méthode d’optimisation de traitement contre le pou rouge - La Semaine Vétérinaire n° 1644 du 02/10/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1644 du 02/10/2015

CONFÉRENCE

Pratique mixte

FORMATION

Auteur(s) : Geoffrey Chiron*, Lorenza Richard**

Fonctions :
*Itavi à Lyon (Rhône).
Article rédigé d’après une présentation
faite lors des 11es journées de la recherche
avicole et palmipèdes à foie gras à Tours
(Indre-et-Loire), en mars 2015.

Une méthode de suivi de la dynamique de la population de poux rouges en élevage de poules pondeuses permet de déterminer le moment opportun pour traiter l’élevage, en fonction d’un seuil d’alerte déterminé par une étude réalisée de 2012 à 2014.

Traiter avant la croissance exponentielle

Les traitements contre Dermanyssus gallinae sont souvent effectués sans que l’état d’infestation de l’élevage soit connu ou quand l’infestation est détectée par l’éleveur. Ils s’avèrent peu efficaces, car la dynamique de croissance de la population suit trois phases : la quasi-latence, durant laquelle le parasite n’est pas détecté, l’accroissement exponentiel, puis le stade d’équilibre stationnaire. Le traitement pourrait être optimisé en étant réalisé juste avant la phase de croissance exponentielle. Deux nouveaux moyens de monitoring de la dynamique de croissance de la population de l’acarien dans le temps ont ainsi été développés, afin de déterminer un seuil d’alerte.

Le premier type de piège, semi-attractif (semi attractive trap ou SAT), est constitué d’un pot en plastique de 40 ml, rempli aux deux tiers par de l’eau additionnée de 0,01 % de tensioactif et couvert d’un bouchon percé de trous de 2 mm de diamètre. L’acarien est attiré par l’eau et le tensioactif le fait couler au fond du pot. Les pièges sont positionnés sur la grille supportant le tapis à œufs (dans deux élevages en cage, A et B) ou dans les nids collectifs (dans un élevage C au sol). Ils sont récoltés et remplacés toutes les 2 semaines, respectivement durant 18, 12 et 6 mois pour les élevages A, B et C, et le nombre moyen de poux par piège est décompté à la loupe binoculaire au laboratoire.

Le second type, passif (simplified passive trap ou SPT), consiste en la mise en place de morceaux de ruban adhésif de 25 mm de largeur repliés pour créer des gites que les poux utilisent après leur repas de sang. Ils sont situés aux mêmes endroits et pendant la même durée que les SAT, et remplacés également toutes les 2 semaines. Le relevé s’effectue in situ, dans l’élevage. Il est négatif lorsque dix poux ou moins sont dénombrés, positif s’ils sont plus de dix. Un pourcentage de pièges positifs est ainsi établi dans le bâtiment à un moment donné. En parallèle, la présence d’agrégats de poux vivants de plus de 2 cm de diamètre (snapshots) est relevée sur deux niveaux de montants de cage, à proximité des SPT, dans l’élevage A.

Un piège simple et pratique

L’étude révèle une dynamique de population par contagion : le parasite se propage à partir d’un ou de plusieurs foyers. Les différentes phases de croissance sont de durées très variables : de 90 à plus de 300 jours pour la période de latence, de 40 à 160 jours pour la phase exponentielle. Au cours de cette dernière, le nombre moyen de poux décompté par les SAT est assez constant (entre 262 et 424). En revanche, aucune saisonnalité n’est notée. Les données permettent d’établir que la période d’accélération maximale de croissance de la population concorde avec un pourcentage de SPT positifs supérieur à 80 %. Elle apparaît après dix relevés successifs comptant plus de 10 % de SPT positifs dans l’élevage A, six pour le B et quatre pour le C, et pour tous, après au minimum trois relevés avec plus de 20 % de SPT positifs. Ainsi, en pratique, le traitement peut être réalisé après trois relevés successifs de pourcentages de SPT positifs supérieurs à 20 %.

De plus, dans l’élevage B, un traitement réalisé juste avant la phase d’accroissement maximale réduit fortement la population. Ce résultat est en faveur de l’intérêt d’un traitement à cette période.

Ainsi, les données obtenues avec les SAT sont plus régulières et permettent d’obtenir une cinétique d’accroissement des populations quantitative, qui peut être utilisée dans le cadre scientifique. En revanche, la méthode SPT est un outil pratique et simple, utilisable en routine par les éleveurs pour déterminer le moment optimal de traitement. Les relevés SPT s’avérant très variables, il est crucial d’établir la décision de traitement sur la dynamique au cours de plusieurs semaines et non sur un seul relevé ponctuel.

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