Première détection du virus Usutu en France

Au début du mois d’août 2015, le réseau Sagir¹, animé par l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), a enregistré une mortalité anormale de merles noirs dans le département du Haut-Rhin (15 à 20 animaux en dix jours sur la même commune), rapporte la plateforme d’épidémiosurveillance en santé animale (ESA).

Dans un premier temps, deux oiseaux ont été autopsiés au laboratoire départemental d’analyses vétérinaires. Les résultats ont révélé une hépatomégalie et une splénomégalie, compatibles avec une infection virale. Dans un deuxième temps, des prélèvements ont été adressés au laboratoire national de référence de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) à Maisons-Alfort. L’analyse par reverse transcription-polymerase chain reaction (RT-PCR) s’est révélée positive pour un virus du genre Flavivirus, et le séquençage de ce dernier a confirmé qu’il s’agissait du virus Usutu.

Les volailles domestiques peu sensibles

Le virus Usutu appartient au même genre que le West Nile. Il circule cycliquement entre les moustiques ornithophiles et les oiseaux. Chez les oiseaux sauvages en Europe, il est responsable de mortalités, principalement chez les passereaux autochtones, plus particulièrement chez le merle noir, ainsi que chez les rapaces nocturnes (chouettes et hiboux). Des troubles nerveux centraux peuvent également être observés.

Quant aux volailles domestiques, des études expérimentales ont montré qu’elles apparaissent peu sensibles à l’infection (pas de signes cliniques mais des lésions macroscopiques modérées, comme de la splénomégalie ou encore des infiltrats inflammatoires dans le foie). Les chevaux, les rongeurs et l’homme sont des hôtes accidentels du virus.

• 1 Surveiller les maladies de la faune sauvage pour agir.

• Source : plateforme ESA, 25/9/2015.