Au plus près

La pureté de l’art équestre de Bartabas a redonné une noblesse au métier d’écuyer. Depuis 30 ans, ses créations avec Zingaro, à l’Académie équestre de Versailles ou au cinéma¹, ne cessent de célébrer l’union sacrée de l’homme et du cheval. C’est également une quête de l’épure qui a conduit Alain Cavalier à se débarrasser du superflu et préférer à l’artifice du plateau de cinéma des tournages plus intimistes et instinctifs, en solo avec sa caméra numérique. De la stalle au manège, le cinéaste accompagne ici le quotidien du Caravage, cheval d’exception et compagnon de route de Bartabas.

Très simplement, Cavalier filme le cheval au plus près, puissance en attente dans son box ou pure grâce du mouvement dans ses échauffements matinaux avec son mentor. Petit trot, cliquetis du mors, changement d’allures… dans une atmosphère de patience et de confiance, l’animal et son dresseur tiennent une conversation muette. Éludant le spectaculaire ou la joliesse des images, Cavalier interroge en filmant l’indicible lien entre l’écuyer et sa monture. C’est étrangement par sa discrétion, son insistance émerveillée qu’il nous le donne à voir, à ressentir plutôt, intimement, avec la force d’une vraie expérience. Le Caravage est un des témoignages les plus exacts jamais réalisés sur cette complicité magique entre cheval et… cavalier. Juste avant la sortie du film, le théâtre équestre d’Aubervilliers rouvre ses portes au public pour son tout dernier spectacle².

Le Caravage d’Alain Cavalier, avec Bartabas, France, 1 h 10, sortie le 28 octobre.

On achève bien les anges (élégies), au théâtre équestre Zingaro à Aubervilliers, à partir du 23 octobre, www.bartabas.fr.

• 1 Mazeppa (1993), Chamane (1996) et Galop arrière (2010).

• 1 Voir La Semaine Vétérinaire n° 1633, page 55.