Part de l’autonomie alimentaire en élevage ovin

L’autonomie alimentaire massique moyenne pour la ration totale des exploitations ovines en France est de 88 %, d’après une étude menée par analyse de données provenant de 477 exploitations ovines suivies dans le cadre des réseaux d’élevage entre 2008 et 2011.

Une importante autonomie fourragère

L’autonomie alimentaire recouvre la part d’herbe pâturée, ainsi que les quantités de fourrages et de concentrés distribués à l’atelier ovin, en distinguant celles qui proviennent des achats et celles qui sont produites sur l’exploitation. Ces données sont également analysées selon la région et la production.

La quantité moyenne d’herbe pâturée par brebis en France est de 532 kg de matière sèche (MS). Elle est beaucoup plus faible chez les brebis laitières (412 kg MS en moyenne), surtout en zone pastorale (405 kg MS). Cette quantité s’avère, en revanche, plus importante chez les brebis allaitantes (567 kg MS), avec un maximum en zone fourragère (610 kg MS).

L’autonomie fourragère (96 % en moyenne), avec un recours important au pâturage, explique la forte autonomie massique moyenne de la ration totale. La consommation de fourrages stockés est supérieure chez les brebis laitières, et l’autonomie fourragère est importante en zones de plaines. Cependant, elle est plus faible pour les élevages situés en montagne, en zone pastorale, où la quantité de fourrages produite est moindre et représente une plus faible part de la ration (brebis allaitantes du sud-est, avec 176 kg MS, et laitières des Pyrénées-Atlantiques, avec 229 kg MS, pour une quantité moyenne de fourrages stockés distribués en France de 242 kg MS).

Forte influence de la zone géographique

L’autonomie massique concernant les aliments concentrés n’est que de 37 %. La quantité moyenne distribuée est de 134 kg MS, mais celle-ci est très variable en fonction du système d’élevage, de la zone géographique et de la capacité de production de céréales et de protéagineux. Par exemple, l’autonomie en concentrés est nulle pour les ovins laitiers des Pyrénées-Atlantiques, alors qu’elle est la plus grande dans les zones céréalières.

La comparaison de l’autonomie alimentaire moyenne en élevages montre que l’autonomie en fourrages chez les ovins est élevée (96 %), mais légèrement inférieure à celle des bovins (98 %). En revanche, bien que l’autonomie en aliments concentrés soit faible en exploitation ovine (37 %), elle est plus élevée qu’en élevage bovin (28 %).

Cette autonomie est recherchée actuellement, dans un contexte d’augmentation des coûts de production et, notamment, d’alimentation. Elle ne doit toutefois pas être abordée uniquement sous l’angle d’un rapport entre les quantités produites et achetées par rapport à celles qui sont consommées. La production de l’élevage (laitier ou allaitant), la zone géographique et ses capacités de cultures, ainsi que les impacts de l’autonomie alimentaire sur le travail de l’éleveur, sur l’environnement et sur les bénéfices économiques doivent également être considérés. Cela nécessite encore un accompagnement technique des élevages vers davantage d’autonomie, en prenant en compte tous ces facteurs.