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FORUM
Auteur(s) : Chantal Béraud
JEAN-FRANÇOIS ROUSSELOT Praticien canin à Colombes (Hauts-de-Seine).
La réglementation est déjà lourde et elle va encore s’accroître avec la sortie de nouveaux décrets, dont celui à paraître sur les antibiotiques d’importance critique. Peut-être que chaque praticien devra, dans le futur, déclarer ses prescriptions et ses délivrances d’antibiotiques sur un registre informatique, une mesure qui figure dans le rapport rendu au ministre de la Santé, Marisol Touraine. De plus, tout ce qui existe ou qui est en cours d’élaboration autour de cette question risque de rendre cette obligation de formation heureusement inutile : parution du guide des bonnes pratiques de l’antibiothérapie, de fiches de recommandations, etc. Par ailleurs, les formations qui se multiplient et deviennent très accessibles sont des mesures efficaces du plan ÉcoAntibio 2017 du ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt : elles nous incitent à changer nos pratiques en matière de traitement des maladies bactériennes. Alors, formation obligatoire ou non, notre profession est consciente de l’enjeu, d’autant plus que les chercheurs semblent penser que nous ne disposerons peut-être pas de nouveaux antibiotiques avant de nombreuses années !
VINCENT LEGOUPIL Praticien rural à Gavray (Manche).
Ce pourrait être une bonne chose que la formation continue soit davantage formalisée. J’exerce en médecine bovine depuis 15 ans et ma pratique a évolué. À titre personnel, j’essaie d’être assidu en termes de formation continue, car autrement je n’aurais pas été capable de développer certains services (suivi de reproduction, parasitologie, etc.). Comme je travaille dans une association comprenant dix vétérinaires, il n’est pas trop compliqué de libérer un confrère durant une journée pour qu’il se forme… Dans le contexte actuel où notre droit de délivrance des antibiotiques est régulièrement remis sur la sellette, si cette formation continue sur les antibiotiques devenait obligatoire, notre profession pourrait utiliser cet argument pour conserver ce droit. C’est un enjeu financier vital pour nombre de cabinets. Quant à l’enjeu sociétal, il est lui aussi énorme, notamment en raison de la montée de l’antibiorésistance. Mon but premier, c’est bien de soigner un animal, mais je garde aussi toujours en tête le fait que l’antibiotique est un médicament, et que santé animale et humaine forment un tout, One Health. C’est un sujet auquel j’essaie aussi de sensibiliser les éleveurs, même s’ils ont actuellement d’autres préoccupations, avec toutes les difficultés liées au prix du lait et des quotas.
SYLVIE CHOUET Praticien en filière porcine à Changé (Mayenne).
Je ne vois pas l’intérêt d’une obligation, car les vétérinaires se forment déjà régulièrement. C’est le cas dans le petit monde du cochon où je travaille. Les chiffres prouvent d’ailleurs que la prescription-délivrance des antibiotiques diminue, et ce régulièrement depuis 2007. Il faut que cette baisse continue, mais aussi que les efforts de la profession en la matière soient enfin reconnus ! En revanche, nous pourrions affiner notre pratique en donnant des moyens financiers aux laboratoires d’analyses. De manière à ce qu’ils nous fournissent des synthèses à l’année, sur les germes isolés, les profils, les résistances rencontrées lors de nos interventions en élevage. Cela permettrait des démarrages d’antibiotiques de première intention plus justes. Il y aurait aussi d’autres solutions à promouvoir. Par exemple, les États-Unis autorisent beaucoup plus d’associations de vaccins. Les autovaccins sont également moins libres chez nous. Quant à l’emploi d’oxyde de zinc, auquel notre pays s’oppose, ne pourrait-on pas chercher à le rendre moins polluant pour l’environnement ? Enfin, concernant les traitements alternatifs aux antibiotiques, ils doivent être efficaces et rentables, et ne peuvent être mis en place que progressivement pour une solution durable.
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