RAPPORT ESVAC
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ÉVÈNEMENT
Auteur(s) : Stéphanie Padiolleau
La tendance générale définie dans le rapport Esvac cache de grandes disparités nationales. Les plus faibles niveaux de consommation sont enregistrés en Norvège et en Islande, les plus hauts en Espagne et à Chypre.
En 2013, 8 122 t d’antibiotiques ont été utilisées pour traiter 54 901 000 t d’animaux dans l’ensemble des 26 pays européens ayant fourni des données au système européen de surveillance de la consommation d’antibiotiques vétérinaires (Esvac)1. Le traitement oral représente 91,5 % du tonnage (38,2 % en prémélanges, 33,7 % en poudres, 19,6 % en solutions), les préparations injectables, 7,6 %, et les intramammaires, 0,6 %. En quantité, les tétracyclines, les pénicillines et les sulfonamides sont les familles les plus vendues. Les céphalosporines de troisième et quatrième générations se présentent essentiellement sous forme injectable (84 %) et en intramammaires (16 %), alors que, pour les fluoroquinolones, les solutions orales sont majoritaires (78,1 %), devant les injectables (21,9 %). Les prémélanges représentent 36,6 % des macrolides, les poudres, 25,8 %, et les solutions orales, 31,2 %.
81,2 % des produits comportant des antibiotiques contiennent une seule molécule active, 16,8 % en ont deux, 1,9 %, trois, et 0,2 %, quatre (intramammaires).
La quantité moyenne d’antibiotiques utilisée par PCU2 varie considérablement selon les pays, de 3,7 à 425,8 mg/PCU (carte), ainsi que la répartition par molécule (graphique). Plusieurs facteurs l’expliqueraient : les proportions relatives par espèce de la population globale ; le type de production et le mode d’élevage ; les habitudes de prescription des vétérinaires, dans le choix des molécules, la durée des traitements ; les molécules et les formulations disponibles dans chaque pays ; les prix ; la situation sanitaire globale du pays.
Le rapport écarte trois pays de l’analyse globale : le Luxembourg, qui n’a pas fourni de données en 2011 et 2012, ainsi que la Bulgarie et la Slovaquie, où les modalités de collecte des données ont changé.
Pour les 23 autres pays, une diminution est observée, entre 2011 et 2013, de 10,5 % du tonnage total, de 2,8 % des PCU (exprimées en 1 000 t) et de 7,9 % de l’utilisation en mg/PCU. La France, l’Allemagne, l’Espagne et le Royaume-Uni ont les PCU les plus élevées, de 6 000 à 8 500 kt.
Onze pays montrent une baisse de plus de 5 % du tonnage entre 2010 et 2013, six, une hausse de plus de 5 %. La réduction moyenne est de 11,1 % du tonnage pour les 20 pays ayant fourni des données tous les ans depuis 2010. Cette baisse est attribuée à des changements de démographie animale, à l’augmentation de la prise de conscience du risque posé par les résistances bactériennes, grâce notamment aux campagnes de promotion d’un usage responsable, et à des restrictions d’utilisation des antibiotiques, avec la mise en place d’objectifs.
En ce qui concerne les molécules critiques (au sens de l’organisation mondiale de la santé, WHO), une baisse d’utilisation globale est notée, de 162 à 149 mg/PCU, bien que le tonnage total des fluoroquinolones et des céphalosporines de troisième et quatrième générations soit stable.
L’Espagne, la Hongrie, la Pologne, le Portugal et la Bulgarie sont les plus gros consommateurs de fluoroquinolones ; le Luxembourg, l’Estonie, la Belgique et Chypre, ceux de céphalosporines de dernières générations. L’utilisation de ces dernières chez les animaux de production est stable ou en hausse entre 2010 et 2013, sauf pour l’Espagne et les Pays-Bas (qui ont diminué de plus de la moitié leur consommation), au Royaume-Uni, au Danemark, en Islande, en Suède et en Slovaquie. L’utilisation des fluoroquinolones est stable ou en baisse dans 11 pays sur 23.
1 Cinquième rapport Esvac : http://bit.ly/1W3JtFl.
2 PCU : population correction unit ; 1 PCU = 1 kg “virtuel” animal.
La Commission européenne a demandé à l’agence européenne des médicaments (EMA) de développer une méthode harmonisée d’enregistrement et de transfert des données concernant l’utilisation d’antibiotiques chez les animaux dans tous les États membres. Le projet baptisé European Surveillance of Veterinary Antimicrobial Consumption (Esvac) a été lancé en avril 2010. Il collecte les données de ventes (fournies par les fabricants) de produits contenant des antibiotiques (usage systémique, intestinal, intra-utérin, intramammaire et à visée antiparasitaire), ainsi que celles relatives à la population animale (répartition des espèces, taille et évolution des populations). Arbitrairement, les spécialités en comprimés sont attribuées aux seuls animaux de compagnie, et les autres formulations aux animaux de production, chevaux inclus. Les spécialités dermatologiques ou dédiées aux organes sensoriels (ophtalmologie) ne sont pas prises en compte.
Un indicateur de suivi de l’utilisation d’antimicrobiens a été défini, exprimé en mg d’antibiotique/population correction unit (PCU), sans tenir compte des variations de posologie entre les familles et les molécules. Une unité PCU représente 1 kg “virtuel” animal, déterminé à partir de la taille de la population et de la répartition des espèces, ainsi que du poids adulte ou du poids moyen à l’abattage. Le premier rapport Esvac analysait la consommation d’antibiotiques vétérinaires dans huit pays (Danemark, Finlande, France, Norvège, Pays-Bas, Suède, République tchèque et Royaume-Uni) et la Suisse pour la période 2005-2009. Le cinquième rapport, publié en octobre 2015, compile les données des ventes enregistrées en 2013 dans 26 pays.
ISLANDE 5,3 mg/PCU
IRLANDE 56,3 mg/PCU
PORTUGAL 187,2 mg/PCU
ESPAGNE 317,1 mg/PCU
ROYAUME-UNI 62,1 mg/PCU
PAYS-BAS, 69,9 mg/PCU
BELGIQUE 156,6 mg/PCU
ALLEMAGNE 179,1 mg/PCU
LUXEMBOURG 53,6 mg/PCU
FRANCE 95 mg/PCU
NORVÈGE 3,7 mg/PCU
SUÈDE 12,6 mg/PCU
DANEMARK 44,9 mg/PCU
RÉP. TCHÈQUE 82,1 mg/PCU
AUTRICHE 57,2 mg/PCU
SLOVÉNIE 22,4 mg/PCU
ITALIE 301,6 mg/PCU
FINLANDE 24,3 mg/PCU
ESTONIE 62,2 mg/PCU
LETTONIE 37 mg/PCU
LITUANIE 36,6 mg/PCU
POLOGNE 151,2 mg/PCU
SLOVAQUIE 62,5 mg/PCU
HONGRIE 230,2 mg/PCU
BULGARIE 116,1 mg/PCU
CHYPRE 425,8 mg/PCU
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