RÉSULTATS DE DIFFÉRENTS SYSTÈMES DE SURVEILLANCE DES RÉSISTANCES

Surveillance de la résistance des bactéries pathogènes

Le bilan établi par le Résapath montre une tendance à la baisse des taux de résistance de germes pathogènes chez l’animal. La résistance aux fluoroquinolones est en baisse chez les bovins et les chiens, et stable pour toutes les autres espèces. Tendance à la baisse également pour les résistances aux céphalosporines de 3^e et 4^e générations, sauf chez les veaux. Cette diminution des résistances s’observe également pour les autres antibiotiques, mais de façon moins nette chez les veaux que chez les autres espèces, souvent en raison de multirésistances. Les trois quarts des souches de staphylocoques isolés chez les chevaux et les chiens sont multisensibles.

Surveillance des résistances à l’abattoir

La surveillance de la résistance des bactéries commensales et zoonotiques isolées chez l’animal, selon la directive 2003/99/CE et la décision 2013/652, a lieu en alternance chez les volailles et les animaux de boucherie (veaux et porcs). La campagne 2014 concernait les volailles. Aucune variation significative n’est observée pour Campylobacter jejuni entre 2013 et 2014 (légère augmentation, cependant, de la résistance aux fluoroquinolones depuis 1999). Chez les poulets de chair, les taux de résistance aux antibiotiques sont stables chez Escherichia coli, sauf aux tétracyclines et aux fluoroquinolones, pour lesquels, respectivement, une baisse et une augmentation significatives de la résistance sont observées depuis 2011. Les salmonelles détectées sont majoritairement de types sauvages, multisensibles : la résistance aux céphalo?sporines de 3^e génération n’a été observée que dans un prélèvement sur 170.

Surveillance dans l’environnement

Il n’existe aucun mécanisme réglementaire de surveillance des résistances bactériennes dans les eaux de surface. Des études sont menées par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) dans les eaux de rivière, notamment pour la détermination d’indicateurs. Une bactérie autochtone, Aeromonas, a été retenue pour les bactéries Gram +, et le genre Enterococcus pour les Gram - : elles sont présentes dans les 14 rivières étudiées, à des taux variant de 2 à 15 %. Des E. coli résistants aux Β-lactamases ont été mis en évidence dans de nombreuses rivières. L’effet du traitement des eaux usées, notamment des effluents hospitaliers, est en cours d’étude. Le suivi de la dissémination des résistances se fait par analyse des intégrons, des éléments génétiques porteurs de gènes codant pour des résistances, ubiquitaires chez les bactéries isolées chez l’homme, l’animal et l’environnement. Les effluents hospitaliers sont riches en gènes de résistance aux aminosides, qui ne sont pas retrouvés dans les autres effluents (urbains, boues d’épuration, sortie de station d’épuration, rivières).