RENCONTRE ANSES
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Auteur(s) : Michaella Igoho
Le bilan 2014 du suivi des ventes de médicaments antibiotiques, réalisé par l’Agence nationale de sécurité sanitaire, ne permet pas d’évaluer l’exposition réelle des animaux aux antibiotiques.
Comme chaque année, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a présenté, le 2?novembre dernier, son rapport1 sur le suivi des ventes de médicaments vétérinaires contenant des antibiotiques. Selon l’agence, il n’est pas pertinent de faire une étude approfondie des indicateurs d’exposition des animaux aux antibiotiques (Animal Level of Exposure to Antimicrobials, ALEA) par espèce et par famille d’antibiotiques pour cette année. Pour la première fois depuis la mise en place de ce suivi en 1999, elle n’est en effet pas en mesure de le calculer, en raison de la nette augmentation des ventes sur l’année de référence.
Le rapport 2014 sur le suivi des ventes d’antibiotiques ne contient pas d’ALEA par famille ou par espèce. L’ALEA est calculé, chaque année, en fonction des ventes effectuées sur l’année écoulée. Dans son calcul, l’Anses suppose que la totalité des antibiotiques vendus sur l’année a été administrée aux animaux élevés sur le territoire national. Or, l’augmentation constatée cette année serait liée à un effet de stockage et ne permet pas d’évaluer l’utilisation effective des antibiotiques et, de ce fait, l’exposition des animaux à ceux-ci. L’Anses2 indique que si cet indicateur était estimé comme chaque année, l’exposition des animaux aux antibiotiques pour l’année 2014 serait surévaluée. Selon Gérard Moulin, adjoint au directeur de l’Agence nationale du médicament vétérinaire, « on considère habituellement que les ventes reflètent l’exposition des animaux. Ce phénomène de stockage ne permet pas de sortir des indicateurs exploitables d’exposition pour l’année 2014 ». Le rapport des ventes de l’année prochaine calculera l’exposition, en prenant en compte les données de vente sur les années 2014 et 2015, afin de lisser un éventuel phénomène de stockage.
Toutefois, une touche positive reste à souligner. L’exposition des animaux aux antibiotiques dits critiques (céphalosporines de 3e et 4e générations – C3G et C4G – et fluoroquinolones) a diminué ces dernières années. Il s’agit des seules familles d’antibiotiques critiques pour lesquelles les ventes ont baissé entre 2013 et 2014 (- 12 % pour les C3G et C4G, et - 3,5 % pour les fluoroquinolones). Entre 2013 et 2014, l’exposition aux céphalosporines de 3e et 4e générations a baissé de 11,7 % chez les bovins, de 36,8 % chez les porcins et de 3,2 % chez les carnivores domestiques. Concernant les fluoroquinolones, entre 2013 et 2014, toutes espèces animales confondues, l’exposition est en baisse (- 3,5 %). Sur ces deux dernières années, l’exposition aux fluoroquinolones a augmenté chez les volailles (+ 21,5 %), diminué chez les bovins (- 7,9 %), chez les porcins (- 3 %), et chez les carnivores domestiques (- 1,3 %).
Le rapport de l’agence montre une nette hausse des ventes d’antibiotiques en 2014, de 11,8 %, le volume total s’élevant à 781,5 tonnes. Cette tendance se dégage alors qu’entre 2007 et 2013, une chute constante du tonnage vendu de principes actifs a été constatée. Malgré l’augmentation des ventes d’antibiotiques en 2014, le tonnage vendu en 2014 a diminué de 23 %, par rapport à 2010, en ce qui concerne principalement les antibiotiques administrés par voie orale, et notamment les prémélanges médicamenteux. Cette évolution est toutefois à nuancer selon les espèces. Le rapport montre en effet une augmentation de tonnage de 22,2 % constatée chez les bovins, alors qu’une baisse du tonnage de principes actifs s’était amorcée à partir de 2013. Chez les lapins, le tonnage vendu d’antibiotiques a diminué entre 2008 et 2013, puis a augmenté de 16,4 % en 2014. Chez les volailles, il a progressé de 13,2 % par rapport à 2013, alors que chez les porcs, une légère augmentation de 6,1 % est notée sur la même période. Les animaux de compagnie n’y échappent pas, avec une forte augmentation des ventes de 16,4 % par rapport à 2013.
Selon l’Anses, cette forte augmentation des ventes d’antibiotiques peut s’expliquer par la modification des politiques commerciales des achats et des ventes d’antibiotiques contenues dans la loi d’avenir agricole, qui ont pris effet au 1er janvier 2015. Cette date marque la fin des remises, des rabais et des ristournes lors de la vente d’antibiotiques. Ces dispositions ont eu pour conséquence un effet de stockage, réalisé par les acteurs de la distribution et/ou de la délivrance du médicament vétérinaire, sur une période de trois à quatre mois.
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