« Anesthésiste, un métier en développement, plébiscité par les clients »

Quelle est l’évolution du métier d’anesthésiste en France ?

En France, le métier d’anesthésiste tend à se développer. L’école vétérinaire de Lyon est l’une des premières à avoir reçu une accréditation pour former des résidents du collège européen. La première résidente est entrée en 2012 et vient de finir son cursus. Depuis, une seconde résidence a été créée à l’école d’Alfort et une autre en partenariat entre Nantes et Lyon. Aujourd’hui, des vétérinaires français diplômés du collège européen d’anesthésie exercent déjà exclusivement cette activité dans des cliniques privées en France.

Qu’en est-il ailleurs ?

En Grande-Bretagne, par exemple, la plupart des cliniques de grande taille disposent d’un, voire de plusieurs anesthésistes. En privé, la demande et la pression viennent souvent des propriétaires, qui souhaitent que leur animal soit suivi par un spécialiste dans ce moment critique que constitue l’anesthésie.

Avec la complexification des chirurgies, chaque fonction se spécialise. Par exemple, lors de chirurgies cardiaques pointues, il est possible de trouver, en plus d’un anesthésiste, un perfusionniste.

Quelles sont les avancées récentes dans la discipline ?

La prise en charge de la douleur et du bien-être animal est au cœur des préoccupations des anesthésistes. Pour preuve, les collèges européens et américains d’anesthésie ont changé leur nom en ajoutant un A pour analgésie : European/American College of Veterinary Anesthesia and Analgesia. En équine, nous disposons maintenant d’une nouvelle machine d’anesthésie, fruit d’une technologie avancée, répondant à un cahier des charges précisément adapté aux caractéristiques de l’anesthésie équine. Moins bruyante, elle présente une grande variété de modes ventilatoires. Pour les animaux de ferme, un nouvel anesthésique local (la procaïne) a récemment été lancé sur le marché. Il est indiqué chez les bovins et les ovins avec un temps d’attente nul. En petits animaux, la dernière molécule sortie sur le marché, l’alfaxalone, vient de changer d’excipient pour éviter les allergies qu’elle pouvait provoquer auparavant chez le chien. D’autres molécules à usage humain sont également disponibles maintenant en médecine vétérinaire (diazépam, fentanyl). En termes de procédés anesthésiques, la tendance est toujours à l’analgésie préventive, multimodale (opioïdes, anti-inflammatoires non stéroïdiens et anesthésie locale, et autres molécules présentant des propriétés analgésiques) et à l’anesthésie balancée : association de plusieurs molécules pour cumuler les propriétés intéressantes et diminuer les effets délétères.