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FORUM
Auteur(s) : Michaella Igoho
Véronique Luddeni Praticienne mixte et faune sauvage (T 92).
Au diable les obligations, comptez sur notre expertise, notre bon sens clinique et notre sens des responsabilités ! Les vétérinaires ont compris l’enjeu du combat contre l’antibiorésistance. Comme les médecins, les biologistes et les pharmaciens, ils doivent exercer avec raison et en toute connaissance de cause. L’Afvac, la SNGTV, l’Avef et la FVE1 ont rédigé des guidelines. Nous les avons lues et nous appliquons, au quotidien, à concilier soins, bien-être animal, déontologie et contrainte économique, sans perdre de vue notre coresponsabilité dans ce dossier qui dépasse les frontières. Que ferons-nous lors de bronchopneumonie récalcitrante ?
Un lavage broncho-alvéolaire systématique ? Ne nous étonnons pas que 25 % de nos jeunes diplômés s’évaporent dans la nature, comme en médecine humaine… Ils ne souhaitent pas prendre à eux seuls ces responsabilités.
Nous continuerons bien sûr à utiliser d’abord des antibiotiques “classiques” et procéderons à un antibiogramme pour les cas d’otites récidivantes ou de dermato, mais dans d’autres situations, ce sera plus invasif et plus coûteux… Les laboratoires seront-ils philanthropes ?
J’en doute. L’Anses2 va-t-elle s’enquérir du prix des antibiogrammes ? Qui va payer ? L’antibiorésistance, nous la combattons tous les jours… Faites confiance aux hommes et aux femmes responsables que nous sommes.
Jean-Pierre Labre Praticien mixte (L 89).
Je suis favorable à la réalisation d’un antibiogramme avant la prescription d’un antibiotique. Ce n’est pas une mauvaise démarche à condition que la technique de prélèvement (anesthésie/sédation) et le délai d’obtention des résultats ne mettent pas en danger la santé et le bien-être de l’animal. Il est normal que les molécules dites critiques soient préservées. Dans la pratique, les vétérinaires réalisent déjà des antibiogrammes pour affiner leurs prescriptions et limiter le risque d’échec thérapeutique. Les praticiens ont eu à leur disposition de nombreuses nouvelles molécules ces quinze dernières années et en ont peut-être oublié d’autres, plus anciennes, qui nous rendent encore bien des services (amoxicilline, sulfamides potentialisés, entre autres). Il convient aussi de noter la difficulté d’obtenir des disques imprégnés de certaines molécules, telle la céfovécine, pour la réalisation d’antibiogrammes avec des antibiotiques dits critiques.
Jean-Luc Cheval Directeur de la filière santé animale d’Inovalys (A 90).
Cette mesure me paraît difficilement applicable sur le terrain, car entre le moment où le prélèvement arrive au laboratoire et le résultat de l’antibiogramme, il peut s’écouler entre 48 et 72 heures. Lorsqu’un praticien est confronté, dans un élevage, à une pathologie, il doit agir dans l’urgence en proposant une solution aux éleveurs. Ces derniers n’accepteront probablement pas d’attendre le résultat d’un antibiogramme, le risque de pertes économiques étant important. Il serait plus envisageable d’instaurer des protocoles thérapeutiques ciblés par espèce animale et par pathologie bactérienne, faisant appel à un choix limité d’antibiotiques à utiliser en première intention, complétés, lors de résultat défavorable de l’antibiogramme, par des molécules de seconde intention. Cela éviterait d’attendre le résultat de l’antibiogramme et serait plus acceptable pour les propriétaires d’animaux. Sinon, sur le long terme, des dérives sont à craindre par les vétérinaires, avec le recours à des molécules réservées aux pathologies humaines. La découverte de nouveaux antibiotiques est rare, il faut donc préserver l’efficacité des molécules existantes. Le monde vétérinaire est conscient des enjeux liés à l’antibiorésistance et de la nécessité d’utiliser les molécules “de base”, qui ont prouvé leur efficacité, et de limiter l’utilisation des molécules dites critiques.
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