Avantage sélectif d’une mutation des virus influenza aviaires - La Semaine Vétérinaire n° 1652 du 27/11/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1652 du 27/11/2015

CONFÉRENCE

Pratique mixte

FORMATION

Auteur(s) : Lorenza Richard

Une mutation de la protéine non structurale NS1 des virus H5N1 hautement pathogènes en Asie leur procure un avantage sélectif, mais elle a également cet effet chez d’autres virus influenza aviaires, d’après une étude1 présentée lors des journées de la recherche avicole à Tours (Indre-et-Loire), en mars dernier. Cette mutation consiste en la délétion de cinq acides aminés de la région flexible liant le RNA-binding domain au domaine effecteur. Acquise au début des années 2000, elle accroît la réplication du virus et sa virulence chez le poulet et la souris, et semble concomitante à la capacité d’infecter le système nerveux central.

Afin de déterminer si cette mutation apportait un avantage sélectif à d’autres souches, elle a été introduite par génétique inverse dans le génome d’un virus influenza aviaire H1N1. L’effet de ce virus muté a été comparé à celui du virus sauvage, à la fois in vitro et in vivo, chez des poulets âgés de 4 semaines.

Deux puis 3 jours après l’inoculation, les charges virales dans les poumons des poulets inoculés avec le virus muté sont significativement supérieures à celles retrouvées chez les animaux inoculés avec la souche sauvage, ce qui montre que la mutation accroît la réplication du virus. Ce résultat est retrouvé également in vitro, à la fois sur les cellules épithéliales de poumons de poulets (la production du virus muté est 3 à 10 fois supérieure à celle du sauvage), et dans des œufs embryonnés (titres d’hémagglutination plus élevés d’une unité en moyenne).

De plus, entre 2 et 4 jours après l’inoculation, du virus muté est retrouvé dans 8 écouvillons trachéaux sur 12 versus 2 pour le virus sauvage, et dans le rein de 9 animaux sur 12 versus 2 pour le virus sauvage.

Enfin, le pouvoir pathogène du virus muté est augmenté, car les lésions pulmonaires apparaissent plus rapidement (dès le lendemain de l’inoculation), sont plus nombreuses et plus importantes, et persistent plus longtemps chez les poulets infectés avec ce dernier qu’avec le virus sauvage. La réponse inflammatoire est également bien supérieure chez ces animaux.

Cette mutation ayant été retrouvée chez des virus autres que les H5N1 en Asie, les auteurs recommandent de la rechercher dans les virus influenza aviaires circulants.

  • 1 Trapp S., Soubieux D., Marty H. et coll. Une modification de la protéine non structurale NS1 d’un virus influenza aviaire accroît sa virulence et son pouvoir réplicatif. JRA. Tours. 2015;11:214-218.

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