Accord entre Merial et la France pour constituer une banque d’antigènes

Merial et le gouvernement français ont signé un contrat portant sur la constitution d’une banque d’antigènes pour la fièvre catarrhale ovine (FCO), pour deux sérotypes. De telles banques existent déjà pour la fièvre aphteuse, avec des contrats pluri-annuels de cinq ans renouvelables, mais c’est une première en ce qui concerne la FCO. Cela permettra la mise à disposition de 6 millions de doses vaccinales dans un délai de 5 à 11 jours lorsque le gouvernement décidera de les utiliser. Le contrat est pluri annuel et renouvelable, pour un montant inférieur à 10 millions d’euros.

La réalisation de telles banques d’antigènes constitue pour un gouvernement une « assurance », indique Silke Birlenbach, vétérinaire et directrice du département santé publique vétérinaire de Merial. Il s’agit de pouvoir réagir rapidement face à une situation d’urgence, en l’occurrence de pouvoir répondre aux menaces qui se profilent en Europe, avec la présence du sérotype 1 en Espagne et en Italie, et du sérotype 4 en Europe de l’Est, en plus de l’épizootie de BTV-8, qui touche le cheptel français depuis septembre. En Corée du Sud, une épizootie de fièvre aphteuse a, en 2010, décimé le cheptel et nécessité l’abattage de plus de 3 millions d’animaux (porcs essentiellement) pour un coût total d’environ 10 milliards de dollars (2 + 8, respectivement en coûts directs et indirects), mais la mise en place rapide de la vaccination a protégé environ 100 millions de porcs et 3 millions de bovins. Actuellement, 20 % de la production mondiale serait perdue à cause des maladies infectieuses, et la Banque mondiale a estimé que les maladies animales sont responsables de 200 milliards de dollars de pertes sur les dix dernières années.

Le laboratoire Merial indique qu’il a conclu des accords avec 20 pays en ce qui concerne la fièvre aphteuse, et que 17?banques d’antigènes sont déjà constituées et stockées sur cinq sites de production de vaccins. La banque d’antigènes de FCO française sera stockée à Lyon (Rhône). Le processus consiste à interrompre la production après la fabrication des antigènes constitutifs des vaccins, puis de congeler et de stocker ces antigènes dans des cuves d’azote liquide, où ils seront conservés plus longtemps que les vaccins finis. Le laboratoire s’assure de leur efficacité au cours de la conservation. Ces banques permettent une fabrication de vaccins plus rapide que les six à neuf mois habituellement nécessaires en absence d’antigènes.