L’Afvac réaffirme son implication auprès des vétérinaires

L’année 2014 a permis la consolidation de notre mutation politique », rappelle Éric Gaguère, président de l’Association française des vétérinaires pour animaux de compagnie (Afvac), lors de son assemblée générale, dans le cadre du congrès annuel, qui s’est tenu à Lyon (Rhône), du 26 au 28 novembre. L’association a en effet pris la décision, pour la 3^e année consécutive, d’offrir le congrès annuel à ses adhérents. Cette orientation reçoit un bon accueil : « Nous relevons la participation de 300 vétérinaires de plus au congrès, et une hausse de 7 % d’adhérents », note le président.

Une réorganisation administrative et financière

Les années 2015 et 2016 marquent aussi la réorganisation administrative et financière de l’Afvac, le développement des réseaux sociaux, un nouveau site internet, la rénovation du siège. Un nouveau groupe, le Gerep (groupe d’étude en rééducation fonctionnelle et physiothérapie), a par ailleurs été formé à l’occasion du congrès. Le nouveau Code de déontologie précise les cahiers des charges des différentes catégories d’établissements de soins vétérinaires. « L’Afvac est un acteur incontournable de la formation continue. Nous tenons à ce processus de déclaration publique d’intérêt. Notre offre est diversifiée, nous essayons de la clarifier. Nous avons une veille scientifique structurée, qui constituera d’ailleurs le thème du prochain congrès¹ », poursuit Éric Gaguère. « Autour de la chirurgie » était le sujet de cette édition 2015, avec une volonté de mise en valeur du savoir-faire du généraliste. Le programme scientifique était composé de 35 modules abordant une grande variété de thèmes autour de l’acte chirurgical, des questionnements de management aux gestes techniques précis, en passant par les outils de réanimation, les choix pré-, per- et postchirurgicaux, en particulier autour de la stérilisation, le bien-être animal, etc.² Les groupes d’étude en cardiologie et en médecine interne (Geca et Gemi) ont exposé leurs travaux annuels. Des salles replay étaient mises à disposition pour permettre aux confrères de visualiser les conférences auxquelles ils n’avaient pu assister. Le programme optionnel, payant, proposait des modules pratiques et interactifs pour des groupes de trente personnes, sous la forme d’ateliers ou de travaux dirigés. Enfin, suite au succès de l’année précédente, le module “abeille” a été reconduit.

Implication au niveau de l’exercice professionnel

Le congrès national apporte aussi une information et une réflexion politique sur l’exercice professionnel, avec des modules transversaux, dont un associant l’Afvac à l’AMVQ (association canadienne « sœur »), et le forum panprofessionnel, qui était orienté vers l’évolution de l’exercice professionnel, que l’Afvac soutient² : « L’activité de l’association dans les dossiers professionnels est de plus en plus importante. Une convention d’étude sur l’antibiothérapie va être signée entre l’Afvac et l’Anses³. C’est important et cela constitue une reconnaissance de notre travail, grâce au soutien de Jean-François Rousselot ». L’Afvac a également contribué à l’élaboration de guides de bonnes pratiques en antibiothérapie. Le référentiel d’utilisation des antibiotiques en filière animaux de compagnie s’appuie sur une cinquantaine de fiches techniques, produites grâce à la mobilisation des groupes d’étude. Leur parution est prévue courant 2016. L’Afvac a également participé au décret “antibiotiques critiques vétérinaires”. « Si la profession dispose de collyres à base de fluoroquinolones, c’est grâce à l’Afvac, car nous n’avons plus accès aux fluoroquinolones utilisés en médecine humaine. Nous ne pourrons pas les prescrire en systémique, mais en collyre, oui ». La mise en place de référents en antibiotiques – des praticiens en régions et par filière – a par ailleurs été décidée. Trois régions tests ont été définies, dont une en canine. Le rôle de ces référents sera de former et d’informer.

Concernant l’habilitation sanitaire, des formations sur la rage des carnivores domestiques sont proposées. Elles sont actuellement prévues pour les praticiens animaux de rente, qui sont dédommagés, mais pas pour les canins, ce que déplore le président de l’Afvac.

Un congrès pour les ASV aussi

Cette édition lyonnaise a également accueilli le premier congrès destiné aux auxiliaires spécialisés vétérinaires (ASV). « Il s’agit d’un bouleversement pour l’association. Les ASV ont un rôle important dans notre profession qui, en 2016, va enfin s’intéresser à la délégation d’acte. S’il est compris que l’ASV n’est pas subordonné au vétérinaire, mais fait partie intégrante de son équipe, nous pouvons nous réjouir d’une évolution intéressante », conclut Éric Gaguère.

• ¹ « Scientifiques et soignants : le meilleur pour nos patients », à Lille, du 24 au 26/11/2016.

• ² Voir le compte rendu dans le prochain numéro de La Semaine Vétérinaire, daté du 11/12/2015.

• ³ Agence nationale de sécurité sanitaire.