Le modèle libéral plébiscité pour l’instant

Les entreprises libérales, qui représentent près de 11 % de la richesse du pays, sont plus que jamais sur le devant de la scène. Témoin de cette avancée, l’Union nationale des professions libérales (Unapl) a expliqué aux ministres invités lors de son 23^e congrès annuel, Myriam El Khomri et Emmanuel Macron, que ces acteurs « méritent d’être mieux pris en compte dans le dialogue social » et que l’Unapl peut, elle aussi, faire un bon prélégislateur dans les grands chantiers de réforme du pays. Dans un contexte géopolitique instable, avec une croissance atone, le statut libéral est aujourd’hui plébiscité par le gouvernement, comme par les institutions européennes qui reconnaissent en ces entrepreneurs « une force pour le développement du marché unique », leur laissant finalement le temps d’évaluer l’intérêt de certaines barrières réglementaires.

Néanmoins, ces professions libérales, qui, certes, bénéficient d’une bonne image auprès des Français, doivent appréhender beaucoup de changements, dont les dernières lois Macron et Rebsamen, sur la transition numérique et sur le dialogue social. Certains acteurs craignent aussi les plateformes numériques (à la manière d’Uber ?), dépourvues de règles et d’expertise, qui déstabiliseraient leur marché ou leurs zones de chalandise actuelles. Enfin, d’autres questions se posent : à l’ère du digital, restera-t-on toute sa vie avec un statut de professionnel libéral ou dans un poste en contrat à durée indéterminée ? Exercera-t-on toujours dans le même État membre ? Rien n’est moins sûr. Les transitions professionnelles vont se développer et, au niveau national, le cadre légal évoluera avec les nouvelles donnes du marché.

• Voir pages 10 à 12 de ce numéro.