Intuber et perfuser un NAC dans un contexte chirurgical - La Semaine Vétérinaire n° 1654 du 11/12/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1654 du 11/12/2015

CONFÉRENCES

Pratique canine

FORMATION

Auteur(s) : Adeline Linsart

Les bonnes pratiques anesthésiques, telles que l’intubation et la fluidothérapie, s’appliquent également chez les nouveaux animaux de compagnie (NAC). Quelques techniques pour faciliter leur mise en place.

Intubation

L’intubation est un acte essentiel afin de maîtriser le risque anesthésique chez les NAC. Contrairement à une idée reçue, furets, oiseaux et reptiles peuvent être facilement intubés. Chez les lapins et les rongeurs, la visualisation de la trachée est souvent difficile et le recours à des techniques de visualisation indirecte (endoscopie) est indiqué. Des sondes sans ballonnets, translucides, de diamètres 2 et 2,5 mm, permettent d’intuber la majorité des espèces rencontrées. Une anesthésie suffisamment profonde, le recours à un spray lubrifiant et l’application d’une ou deux gouttes de lidocaïne sur les aryténoïdes facilitent l’intubation.

Source : conférence d’Émilie Tessier.

Cathétérisation

La cathétérisation intraveineuse est possible chez la majorité des NAC. Elle requiert le plus souvent une sédation ou une anesthésie flash à l’isoflurane. Un cathéter du plus grand diamètre possible est utilisé : les cathéters bleus (22G) sont utilisables chez le lapin et le furet. La scarification cutanée est recommandée (peau pouvant être épaisse). Le cathéter est sécurisé à l’aide de colle chirurgicale (ou de sutures) et d’un pansement. Il ne doit pas être laissé en place plus de 72 heures. Chez les petits mammifères, les veines céphalique et saphène externe sont les sites privilégiés. Chez le lapin, la veine marginale de l’oreille peut également être ponctionnée : elle ne doit pas être confondue avec l’artère centrale, dont la cathétérisation peut être à l’origine d’une thrombose et d’une nécrose de l’oreille. Chez les oiseaux, la veine jugulaire droite est plus large que la gauche. La veine métatarsienne médiale est privilégiée chez les plus grands oiseaux et chez les palmipèdes. Chez les reptiles, la céphalique est la veine la plus accessible après scarification chez les lézards, alors que la jugulaire est privilégiée chez les tortues. Lorsque la cathétérisation intraveineuse est impossible, un cathéter intra-osseux est utilisé. Fémur et tibia sont privilégiés chez les reptiles et les mammifères. Chez les oiseaux, il convient de ne pas cathétériser les os pneumatisés : seuls l’ulna et le tibiotarse peuvent donc être utilisés.

Source : conférence de l’auteur.

Fluidothérapie peropératoire

La fluidothérapie peropératoire est essentielle pour limiter le risque anesthésique et les complications per- et postopératoires. Ces dernières années, la fluidothérapie agressive à 10 ml/kg/h est largement remise en cause. Il convient désormais de parler de fluidothérapie raisonnée et de s’adapter aux besoins réels de l’animal. Les NAC devant subir une intervention sont le plus souvent des animaux malades : déshydratation, hypoglycémie ou lipidose hépatique doivent être recherchées et corrigées. Dans la plupart des cas, les solutés cristalloïdes isotoniques tiédis sont administrés à des débits de perfusion équivalents à 1,5 à 2 fois les besoins d’entretien, par voie intraveineuse ou intra-osseuse. Cela correspond en pratique à 3 à 5 ml/kg/h pour la plupart des espèces (4 à 8 ml/kg/h chez les lapins et les rongeurs). Les plus faibles débits sont choisis puis ajustés en fonction des besoins. Les pousse-seringues, les pompes à perfusion ou les régulateurs de débits de précision facilitent la gestion de ces faibles débits et permettent d’éviter une hyperhydratation, dont les complications sont graves (retard de cicatrisation, troubles digestifs, œdème pulmonaire subclinique), voire mortelles.

Source : conférence de l’auteur.

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