Objectif : sauvegarder les antibiotiques ! - La Semaine Vétérinaire n° 1654 du 11/12/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1654 du 11/12/2015

BONNES PRATIQUES

Pratique canine

L’ACTU SPÉCIAL AFVAC LE CONGRÈS

Auteur(s) : M. I.

Des recommandations sont faites afin que l’antibiorésistance soit intégrée dans la démarche thérapeutique.

L’antibiorésistance reste au cœur des préoccupations des praticiens. Une conférence a été consacrée à cette problématique lors du congrès de l’Afvac. Plusieurs enjeux ont été rappelés sous l’angle du concept “une seule santé”, comme son impact majeur sur les flores commensales, les infections nosocomiales vétérinaires ou encore le transfert à l’homme ou à l’animal de bactéries porteuses de gènes résistants (bactéries zoonotiques). Il a, en effet, été constaté que 20 % des chiens référés étaient porteurs d’E. coli résistantes aux céphalo-sporines de troisième génération.

Comment détecter la résistance ?

Le Résapath1 surveille l’antibiorésistance des bactéries pathogènes animales en France. Il réalise des analyses moléculaires permettant de connaître l’origine de la bactérie résistante. Cette surveillance porte, entre autres, sur le Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (Sarm), pathogène majeur chez les chiens.

Comment intégrer l’antibiorésistance dans la démarche thérapeutique ?

Le vétérinaire joue un rôle important dans la lutte contre l’antibiorésistance. Des recommandations et des fiches de bonnes pratiques2 élaborées dans le cadre du plan ÉcoAntibio l’accompagnent dans cette démarche. Il est vivement conseillé aux praticiens de ne pas utiliser les antibiotiques à titre préventif pour la chirurgie de convenance ni l’antibiothérapie intermittente ou pulsée. De même, le recours aux antibiotiques dits critiques hors cadre curatif avéré (de types céphalosporines de troisième et quatrième générations ou encore les fluoroquinolones) est à éviter. Il est également recommandé de ne pas utiliser systématiquement d’antibiotiques à large spectre en première intention et de limiter les durées de prescription. Au-delà de l’antibiothérapie, l’hygiène est un facteur important pour faire baisser la résistance. Cela passe par une bonne hygiène des mains, qui constitue le vecteur principal de contamination. L’utilisation de gants ou encore de masques est recommandée.

  • 1 Réseau de surveillance de l’antibiorésistance des bactéries pathogènes d’origine animale.

  • 2 http://bit.ly/1SO4VOp.

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