Des enjeux partagés

L’année 2015 est marquée par notre prise de conscience de notre interdépendance avec le reste du monde. Cette globalisation devient perceptible dans nos métiers, comme en témoigne le succès, il y a peu encore confidentiel, du concept d’“une seule santé”. Les défis associés nous portent à un modèle ouvert plus durable dans son développement, où les acteurs sont responsabilisés, en particulier dans leurs relations aux animaux. Sur le plan politique avec les récents attentats, sur le plan environnemental avec la COP21, ou encore dans le domaine de la santé publique avec le rapport Carlet sur l’antibiorésistance, ou avec la résurgence de la FCO et de l’IAHP pour la santé animale, l’actualité nous questionne sur nos missions et nos pratiques.

La sécurité sanitaire de la population, la sûreté alimentaire, la disponibilité de produits de qualité à prix abordable (40 % des Européens n’ont toujours pas accès à la quantité de protéines recommandée), sont des défis qui arrivent dans un contexte de défiance et de revendications relatives aux modes de production plus conformes à l’idée que se font les citoyens de ce que doivent être l’élevage, mais aussi la fin de vie des animaux de sport, d’élevage ou de compagnie.

Nous représentons désormais moins de 1 % de la population mondiale, mais nous ne renonçons pas à porter l’ambition d’une exemplarité au plan européen qui, à défaut de nous rendre pour l’instant plus compétitifs, nous conduits à reconsidérer nos modèles d’innovation (open innovation), de développement éthique ou encore de sécurisation de notre filière du médicament vétérinaire.

Notre pays dispose d’un atout majeur : une industrie de santé innovante qui produit un très haut niveau de qualité de diagnostic et de médicaments, et qui permet par le maillage territorial de couvrir les besoins des propriétaires.

La délivrance des médicaments par les vétérinaires – pourtant remise en cause encore cette année au Parlement – assure un niveau de qualité des soins, des équipements et de la formation de premier plan.

Seulement trois pays dans le monde disposent de cet atout : les États-Unis, l’Allemagne et la France. C’est un véritable écosystème de recherche publique-privée, un marché important en relation avec une population animale diverse et nombreuse qui explique cet arsenal thérapeutique perfectible, mais déjà envié (plus de 800 diagnostics et 2 600 AMM). Rappelons que 10 % des médicaments vétérinaires utilisés dans le monde sont fabriqués en France. Notre secteur industriel est un leader mondial relativement unique dans les sciences du vivant.

Ensemble, industrie de la santé animale et vétérinaires apportent une réponse au développement durable pour soigner nos animaux, mais aussi protéger l’homme, le nourrir et préserver l’environnement en réduisant le nombre d’animaux nécessaire à la même quantité de protéines.

Ensemble, nous sommes acteurs du développement économique des filières au travers de la compétitivité de l’élevage et des industries agroalimentaires, notamment par la vaccination. La chaîne de valeur vétérinaires-diagnostics/médicaments répond à ces défis et aux espoirs de progrès, l’année?2015 le confirme. Notre liberté commune et notre contribution aux enjeux d’intérêt général sont plus que jamais liées à l’exercice éthique de nos responsabilités partagées.