3R : la recherche sur les ruminants est adaptée aux problématiques actuelles

Le parasitisme a ouvert, pour la première fois, les 22^es journées de Rencontres autour des recherches sur les ruminants (3R), organisées conjointement par l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) et l’Institut de l’élevage, les 2 et 3 décembre derniers, au Centre des congrès de la Villette à Paris.

En plus des thèmes abordés chaque année, comme l’alimentation, les systèmes d’élevage, la qualité des produits, la reproduction, la sélection génétique et la santé, le parasitisme et les attentes sociétales, notamment en termes d’impact environnemental, ont été au cœur des conférences.

Évaluer le risque parasitaire avant de traiter

Nadine Ravinet, de l’Institut de l’élevage et d’Oniris à Nantes (Loire-Atlantique), a rappelé que la prévalence d’infestation des strongles gastro-intestinaux chez la vache laitière au pâturage est de 84 à 96 %. Le traitement anthelminthique devrait être davantage raisonné, car il est souvent encore administré sans évaluation préalable du risque parasitaire. Un traitement ciblé-sélectif pourrait être mis en place en combinant des indicateurs de production et de conduite au pâturage. Un satellite parasitisme a également repris cette notion chez les bovins, ovins et caprins, en mettant l’accent sur deux questions clés : quand et qui traiter ? La résistance aux benzimidazoles existe partout en France et dans toutes les productions, et le phénomène apparaît avec les lactones macrocycliques. La réduction de la pression de sélection des parasites résistants passe par une bonne gestion des pâtures, la détermination des périodes à risque et le suivi des performances des animaux afin de choisir lesquels traiter.

D’autres voies de recherche sont en cours d’étude, comme la sélection génétique de petits ruminants résistants au parasitisme, qui paraît une voie prometteuse, bien que coûteuse actuellement.

Concernant les attentes sociétales en termes d’élevage des ruminants, elles semblent davantage porter sur l’impact environnemental et le changement climatique que sur le bien-être animal. Afin de répondre à ces attentes, des solutions pour réduire l’empreinte carbone ainsi que les rejets azotés dans l’eau sont à l’étude en exploitation.