SCIENCE ET DROIT
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Auteur(s) : Marine Neveux
Les approches du bien-être animal varient d’un pays à l’autre, comme en témoigne le colloque organisé par la Fondation droit animal, éthique et sciences, qui s’est tenu à Paris les 10 et 11 décembre 2015.
Le précédent colloque de la Fondation droit animal, éthique et sciences (LFDA) avait eu lieu en 2012. « Depuis, la science a progressé à un rythme soutenu, le droit à un rythme plus incertain, mais le fait le plus important est, dans les pays occidentaux, la montée de l’exigence du bien-être des animaux dans l’opinion publique », s’est réjoui Louis Schweitzer, président de la fondation, lors du colloque qui s’est tenu à Paris les 10 et 11 décembre, au siège de l’Unesco.
Katherine Mercier, juriste en droit de l’agriculture et droit international, explique que « la mise en place de standards élevés en matière de bien-être animal ajoute des frais de production aux biens commercialisés. Pour cette raison, ces normes nationales sont souvent perçues comme des entraves au commerce lors des échanges internationaux, et sont de ce fait strictement encadrées. » L’Organisation mondiale du commerce (OMC) contrôle ces échanges, mais pas uniquement. « Il faut déterminer quels traités permettent un nivellement par le haut des normes de bien-être animal et lesquels risquent de mettre un frein à cette législation. »
L’élevage du bétail en Suisse est un exemple du combat mené au niveau international pour le bien-être animal, comme le détaille Sara Wehrli, de la Protection suisse des animaux (PSA). « La Suisse est le seul pays à avoir mis en place un système d’inspection inopinée réalisée par une organisation non gouvernementale, qui est effectuée dans les exploitations agricoles, mais aussi pendant le transport et l’abattage des animaux. » Néanmoins, « des millions d’animaux en Suisse vivent encore dans des étables très étroites, sans accès au pâturage. Certains ne peuvent pas manger d’aliments riches en fibres, car on souhaite obtenir une viande blanche. On voit aussi des vaches laitières dont l’espérance de vie ne cesse de décroître ». En outre, « la politique agricole et les partisans du libre-échange continuent d’ouvrir nos frontières à des denrées alimentaires qui seraient illicites en Suisse, en raison du non-respect du bien-être animal ».
La législation suisse est relativement stricte, des mesures gouvernementales permettent de soutenir le bien-être animal. La protection animale dépend en premier lieu de la responsabilité de chacun, et en second lieu du gouvernement. « Les consommateurs doivent comprendre le lien entre leur comportement au quotidien et les conditions d’élevage. Seuls des consommateurs informés peuvent prendre des décisions. Les militants ne doivent pas ignorer les réalités économiques de notre société et les exploitants doivent pouvoir vivre de leur activité », poursuit Sara Wehrli.
Les animaux provenant d’exploitations labellisées profitent des programmes de soutien gouvernemental et sont souvent en meilleure santé. « Le lait de vaches élevées en plein air a une teneur plus élevée en oméga 3, les poules des exploitations biologiques ont meilleur goût. Il importe que l’État favorise les systèmes respectueux de l’élevage. » La population suisse considère qu’un élevage respectueux est nécessaire et est prête à investir ses propres deniers pour ce respect.
« L’attente des consommateurs en Suisse était suffisante pour que les premiers labels soient mis en place. » Des labels Naturaplan et Naturafarm ont ainsi été instaurés par la Coop Suisse, avec des inspections inopinées. On observe d’autres systèmes de labellisation, tels que Migros (le deuxième plus grand distributeur en Suisse). « Les labels de bien-être animal sont un vrai succès et s’adressent à des millions de consommateurs. » Avec le label Naturafarm, les fermes acceptent les inspections inopinées au nom du distributeur Coop. « Nous supervisons aussi le transport et proposons des formations dans ce domaine, et les abattoirs font l’objet de visites. La Coop promeut la viande Naturafarm, ce qui permet de mieux rémunérer les exploitants agricoles. »
Depuis 2010, la chaîne de restauration rapide McDonald’s utilise, en Suisse, uniquement du bœuf provenant d’élevages de plein air. Migros et Coop emploient, quant à eux, un système de labellisation dans leurs restaurants.
Un exploitant perçoit cinq fois plus de subventions s’il respecte les normes de bien-être animal.
Pour certains produits, cependant, « peu de progrès ont été réalisés. De nombreuses importations de lapins et d’agneaux, par exemple, sont encore observées ».
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