Une portée de chiots naît à la suite d’une fécondation in vitro

Une équipe de chercheurs de l’université de Cornell (États-Unis) a réussi pour la première fois à faire naître une portée de chiots en bonne santé à la suite d’une fécondation in vitro (FIV). Depuis le milieu des années 1970, différentes équipes se sont frottées à la FIV chez les chiens, mais sans succès jusqu’ici. Ces échecs s’expliquent par les particularités de la physiologie reproductive de la chienne (long anœstrus, ovulation d’ovocytes immatures). Le premier défi pour les chercheurs a été de prélever des ovules matures. Ils ont constaté que la fécondation ne peut intervenir que 6 jours après le pic d’hormone lutéinisante. Le prélèvement doit donc intervenir à ce moment-là. Une autre étape importante est la capacitation spermatique – une maturation fonctionnelle des spermatozoïdes –, qui a normalement lieu dans les oviductes. Une des expériences des chercheurs a consisté à ajouter du magnésium au milieu de conservation du sperme, à seule fin de reproduire le milieu présent dans les oviductes. Ceci a eu pour effet d’améliorer l’hyperactivation des spermatozoïdes et leur réaction acrosomique, essentielles pour la fécondation. Avec la fécondation in vitro d’ovocytes à J+6, les scientifiques ont obtenu plus de 78 % (n = 146) de développement embryonnaire. Ils ont pu transférer vers une femelle receveuse 19 embryons cryoconservés, qui ont donné naissance par césarienne à sept chiots, 65 jours après la fécondation in vitro.

Pathologie comparée et sauvegarde d’espèces

Cette étude, publiée dans PLoS ONE¹, ouvre un grand nombre de perspectives. Le chien est de plus en plus utilisé comme modèle biomédical. En effet, il partage 350 anomalies ou traits génétiques avec l’homme, soit deux fois plus que n’importe quelle autre espèce. De plus, en tant qu’animal de compagnie, il est exposé aux mêmes facteurs environnementaux que son maître, ce qui en fait un modèle de choix pour étudier un certain nombre de maladies. Ces résultats pourraient également se révéler utiles pour la conservation des canidés sauvages au travers de la préservation de leur patrimoine génétique.

• 1 Nagashima J. B., Sylvester S. R., Nelson J. L. et coll. Live births from domestic dog (canis familiaris) embryos produced by in vitro fertilization, PLoS ONE 10 (12) e0143930. 2015. doi:10.1371/journal.pone.0143930.