« Un travail intellectuel enrichissant et varié »

ANNE DUPRESSOIR (A 89), chargée de recherche à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale. Des carrières de vétérinaires dans l’agroalimentaire

Au sein de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), dans un laboratoire de l’institut Gustave-Roussy, à Villejuif, spécialisé dans la recherche contre le cancer, je travaille actuellement sur des gènes de rétrovirus qui ont été capturés au cours de l’évolution pour un rôle physiologique dans les échanges placentaires mère-fœtus. Mon parcours peut, certes, paraître atypique. En effet, j’ai fait mes études de vétérinaire à Alfort. Mais, si les enseignements théoriques à l’école étaient très intéressants, en revanche, le côté “clientèle” ne m’a pas séduite. Ce n’était pas ce que je voulais finalement, sur le plan intellectuel. C’est pourquoi, en quatrième année, j’ai suivi, parallèlement à l’école vétérinaire, des cours à l’université Paris-VII. J’ai, par la suite, obtenu un DEA (M2 actuel) portant sur les bases fondamentales de l’oncogenèse et présenté une thèse, avant d’être recrutée comme chercheur.

Dans mon travail au quotidien, fondé sur des modèles animaux, je dirais que ma formation vétérinaire m’aide par la connaissance que j’ai acquise de leur anatomie et de leur physiologie. De plus, mon réseau de contacts vétérinaires m’ouvre plus facilement les portes des éleveurs, des pathologistes, des vétérinaires des zoos, etc., avec lesquels nous collaborons. Mon travail est intellectuellement enrichissant et varié, car, au fur et à mesure que les recherches avancent, d’autres axes de développement se font jour. Il offre, en revanche, peu de temps sur le terrain. Il est dommage que les écoles vétérinaires ne demandent pas assez aux personnes travaillant dans des secteurs tels que le mien de venir présenter leur profil aux étudiants. Ce qui susciterait, je pense, des vocations chez ces derniers.