Éléments d’histoire des soins aux chevaux en Europe occidentale - La Semaine Vétérinaire n° 1660 du 05/02/2016
La Semaine Vétérinaire n° 1660 du 05/02/2016

CONFÉRENCE

Pratique mixte

FORMATION

Auteur(s) : Christophe Degueurce*, Sophie Paul-Jeanjean**

Fonctions :
*Professeur à l’ENVA.

L’histoire des soins aux chevaux est aussi ancienne que la domestication de cet animal, mais les pratiques de soins ne sont explorables qu’à partir des sources écrites antiques. La très grande constance et le caractère quasi immuable des théories et des moyens pratiques mis en œuvre chez le cheval jusqu’au début du xxe siècle sont remarquables. Les soins aux chevaux dans l’Empire romain d’Orient sont connus à travers les Hippiatrica, recueils des écrits des hippiatres des premiers siècles.

La théorie des humeurs

La théorie des humeurs organisait le corps et son fonctionnement. Les liquides ou humeurs se maintenaient en équilibre dans un animal sain. A contrario, si une humeur venait à prédominer sur les autres, du fait des interactions de l’organisme avec son milieu, l’équilibre était rompu : l’animal sombrait dans une maladie caractéristique de l’humeur prédominante jusqu’à la “crise”, le moment où l’animal rétablissait l’équilibre ou succombait. L’hippiatre antique et le maréchal, aux époques ultérieures, avaient pour objectif principal d’évacuer l’humeur prédominante. Ce qui explique le recours presque systématique à la saignée, à la purge, au lavement avec de volumineux clystères, à la pose de séton, etc. Les traitements médicamenteux, à base de substances minérales ou organiques, étaient emprunts de magie et de superstition.

L’étude raisonnée du cheval

Au xvie siècle, la première grande révolution se produit avec la mise en œuvre de l’étude raisonnée du cheval (anatomie, physiologie, reproduction). Comme dans l’Antiquité, le beau cheval est un luxe que l’on préserve et une nouvelle catégorie sociale va, aux côtés des traditionnels maréchaux, s’intéresser à sa médecine et à sa chirurgie : les écuyers, formés à l’art de l’équitation, seront à l’origine d’une importante littérature ; néanmoins, saignée, sétons, purges et polypharmacie demeurent les bases de tout traitement.

Les écoles vétérinaires fondées

La première grande rupture dans les pratiques intervient au Siècle des lumières : les soins aux chevaux sont revisités, en partie dépouillés des superstitions. L’écuyer Claude Bourgelat fonde les premières écoles vétérinaires. Les vétérinaires en milieu urbain échangent beaucoup avec les médecins, ce qui permet la transposition des pratiques médicales et chirurgicales de l’homme au cheval. La seconde moitié du xixe siècle et le début du xxe sont marqués par le développement de la médecine expérimentale et amènent à traiter l’organe plutôt que le symptôme, ainsi qu’à instaurer la nécessité de la preuve. L’apparition de l’anesthésie (1847), la réfutation de la génération spontanée (1865), l’avènement du microbisme et les découvertes immunologiques (vaccins, sérothérapie) sont quelques-unes des avancées notables : les sciences médicales à la veille de la Première Guerre mondiale n’avaient plus rien en commun avec ce qu’elles avaient été 50 ans plut tôt. Un des apports considérables de l’époque est de disposer de substances pharmaceutiques actives, identifiées, titrées pour lesquelles sont définis une posologie et un mode d’administration. La synthèse des sulfamides (vers 1930), la fabrication des antibiotiques, dix ans plus tard, révolutionnent la gestion des maladies infectieuses. Celle des antiparasitaires améliore la condition des chevaux de façon spectaculaire. La technologie (seringue, trocart, aiguilles) permet alors de déposer en différents points du corps un volume restreint, mais très concentré en principes actifs dosés. La Première Guerre mondiale, qui développera la traction mécanique, ouvrira la voie à une évolution du statut de l’animal, entraînant une profonde mutation des soins qui lui étaient dispensés.

La domestication du cheval par l’homme est allée de pair avec une amélioration des connaissances sur la santé de cet animal.

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