Anne Couroucé-Malblanc : « Mettre en valeur la formation clinique »

Quel est votre objectif depuis votre nomination à la direction du département de sciences cliniques ?

Nous souhaitons fédérer les enseignants autour d’un projet commun du département de sciences cliniques. En effet, 80 % de nos étudiants vétérinaires seront des cliniciens, c’est dire si l’enjeu de la formation à et par la clinique est essentiel !

Il existe une dynamique au niveau du département soutenue par des enseignants-chercheurs et des praticiens hospitaliers impliqués à l’échelon national et international¹.

Beaucoup d’idées émergent des premières réunions, qui vont nous permettre de réorganiser et de nous projeter à long terme. Nous avons réalisé des entretiens personnalisés pour effectuer une analyse des besoins stratégiques du département. Des priorités s’imposent, comme la définition des besoins en matière de recrutement de personnels, l’évolution des carrières et des disciplines, la politique pédagogique pour la formation clinique, en révisant notamment les relations avec l’hôpital.

Notre département est composé de personnalités reconnues au niveau national et international et qui ont une vraie volonté d’investir leurs idées et leur temps pour la formation de nos étudiants et le bon fonctionnement de notre école. Cette reconnaissance internationale se traduit par le nombre de diplômés des collèges européens et américains (18 au total), avec notamment trois nouveaux, qui mettent en exergue le dynamisme existant au sein de notre département : le P^r Olivier Geffroy, diplômé de l’ACVSMR², le D^r Claire de Fourmestraux, praticienne hospitalière en équine, diplômée ECVS³ grands animaux, et le D^r Emmanuel Topie, praticien hospitalier en pathologie de la reproduction et diplômé Ecar⁴.

Quels sont les enjeux ?

L’enjeu majeur est de former un vétérinaire clinicien adapté à l’évolution de la société. Le département a donc le souhait de mettre en valeur la formation clinique. Nous souhaitons améliorer notre lisibilité auprès des écoles vétérinaires, des associations techniques de formation vétérinaire, de l’Ordre, mais aussi des partenaires du milieu médical, à travers l’approche One Health.

Plusieurs axes sont prioritaires : l’enseignement clinique, la formation continue, le budget, les relations avec l’hôpital.

Comment va fonctionner le département ?

Il existe deux responsables : Olivier Gauthier et moi-même. Nous avons constitué un bureau du département et des groupes de travail (encadré).

Nous souhaitons ainsi développer les nouvelles technologies d’enseignement, mettre celui-ci en commun entre les différents secteurs, consolider des transversalités. Un état des lieux sur la formation continue sera aussi dressé. Le groupe animé par Vincent Bruet va s’interroger sur la place de la recherche clinique, œuvrer à faciliter le travail des enseignants cliniciens et participer au comité d’éthique en recherche clinique et épidémiologique vétérinaire à Oniris.

Les contraintes budgétaires représentent souvent un frein majeur pour les écoles. N’êtes-vous pas limitée par cet état de fait ?

En effet, le fonctionnement quotidien est déjà à peine possible pour ce qui est du budget… et aucune enveloppe n’est dédiée à l’innovation et au rayonnement. Il est ainsi nécessaire de mieux évaluer le coût de l’enseignement et donc la dotation budgétaire. Nous envisageons plusieurs pistes, comme la contractualisation.

• 1 Anne Couroucé-Malblanc a notamment été le vétérinaire en chef responsable des Jeux équestres mondiaux en Normandie en 2014, et elle gérera l’équipe vétérinaire des Jeux olympiques de Rio en août prochain.

• 2 American College of Veterinary Sports Medicine and Rehabilitation.

• 3 European College of Veterinary Surgeons.

• 4 European College of Animal Reproduction.