JOURNÉES DE LA RECHERCHE PORCINE
Pratique mixte
L’ACTU
Auteur(s) : Nathalie Devos
Certaines problématiques de 2015 ont de nouveau retenu l’attention lors de cette édition 2016 des JRP, qui se sont tenues les 2 et 3 février à Paris. Focus sur quelques résultats de recherche en filière porcine.
Ce ne sont pas moins de sept communications orales et neuf posters qui ont, le 3 février, agrémenté la session santé animale des 48es journées de la recherche porcine (JRP), à Paris.
Parmi les interventions, notre jeune confrère Charlie Cador, de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses)-laboratoire de Ploufragan, a présenté une étude sur la transmission du virus influenza porcin de sous-type H1N1 chez des porcelets de 5 semaines d’âge, exempts d’organismes pathogènes spécifiés (EOPS) et de statuts immunitaires distincts : avec ou sans anticorps d’origine maternelle (AOM+ et AOM-). L’objectif était d’évaluer l’impact de l’immunité passive sur la propagation d’un virus influenza H1N1, après l’introduction de porcelets inoculés dans chaque groupe (AOM+ et AOM-), par contacts directs ou indirects par voie aéroportée. La persistance des AOM a été estimée à 71,3 jours. Les résultats de l’étude ont montré que le nombre de reproduction (R0) 1 pour les porcelets AOM+, bien que trois fois moins important que chez les AOM-, était significativement supérieur à 1, ce qui atteste d’une propagation ralentie mais toutefois efficace du virus malgré la présence d’AOM. Selon les auteurs, ces résultats pourraient expliquer la persistance des virus influenza porcins en élevage. Ils mettent aussi en exergue que la voie aéro-portée du virus est un point clé du processus infectieux observé entre les différentes salles d’un secteur de l’élevage.
Du côté du syndrome dysgénésique et respiratoire porcin (SDRP), une autre étude, rapportée par Christelle Fablet, de l’Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne, a eu pour objectif d’évaluer l’impact des anticorps maternels sur les réponses immunitaires humorale et cellulaire induites chez des porcelets vaccinés contre le SDRP à 3 semaines d’âge avec un vaccin vivant atténué. Ces recherches ont été menées dans un élevage où les truies sont vaccinées contre cette maladie, mais où le virus ne circule pas.
Les résultats montrent que les anticorps neutralisants d’origine maternelle peuvent inhiber les réponses immunitaires postvaccinales humorale et cellulaire des porcelets. Les auteurs suggèrent, d’une part, qu’une des approches pour remédier à cette interférence consisterait à évaluer le niveau d’immunité passive des porcelets avant vaccination. Toutefois, les anticorps neutralisants vis-à-vis du SDRP ne peuvent, pour le moment, être détectés que par un test de séroneutralisation, qui n’est actuellement pas couramment utilisé. La seconde approche consisterait à retarder la vaccination des porcelets à un moment où le niveau en anticorps neutralisants serait suffisamment faible.
Quant aux mycotoxines dites “masquées” ou “modifiées”, représentent-elles un nouveau risque en production porcine ? Alix Pierron, de l’Institut national de la recherche agronomique de Toulouse, a, dans un premier temps, expliqué que ces dernières ont récemment été mises en évidence grâce aux avancées en techniques analytiques de détection. Ce sont des dérivés des mycotoxines “natives” connues à ce jour pour leur toxicité. Les quelques études réalisées montrent que certaines de ces mycotoxines “modifiées” sont retransformées dans l’intestin de l’animal en mycotoxines “natives”, d’où la question de la prise en considération de celles-ci dans le calcul de l’exposition de l’animal au risque mycotoxine total. Par ailleurs, les auteurs soulignent que d’autres recherches sont nécessaires pour évaluer l’impact toxique réel de ces nouvelles formes de mycotoxines sur la santé des porcs.
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