Prise en charge des détresses respiratoires - La Semaine Vétérinaire n° 1662 du 19/02/2016
La Semaine Vétérinaire n° 1662 du 19/02/2016

CONFÉRENCE

Pratique canine

FORMATION

Auteur(s) : Maxime Cambournac*, Katja-Nicole Adamik**

Fonctions :
*Diplomate ECVECC, praticienne à l’université de Berne (Suisse)

Dans la prise en charge en urgence d’une détresse respiratoire, il est primordial de garder à l’esprit que le diagnostic peut et doit attendre. Les premiers gestes consistent à stabiliser l’animal en assurant un apport en oxygène, à diminuer le stress, puis à localiser de façon précise l’origine de la détresse.

Stabiliser

Le premier réflexe lors de l’admission d’un individu en détresse respiratoire est d’assurer un apport en oxygène enrichi. Différentes méthodes de supplémentation sont possibles, à adapter à chaque animal. Elles ont pour objectif d’augmenter la fraction inspirée en oxygène (FiO2) (tableau).

Parmi les méthodes non invasives figurent :

– le flow-by : l’oxygène est délivré à l’entrée des voies aériennes en plaçant le tuyau devant le nez ;

– le masque facial dont l’étanchéité complète est à proscrire dans la mesure où la fraction inspirée en CO2 va s’accroître progressivement ;

– la tente ou la cage à oxygène qui permettent, pour certains modèles, de contrôler le taux d’humidité, la concentration en CO2 et la température. Même si elles présentent l’avantage d’assurer une oxygénothérapie à plus long terme, et sans contention, elles ont pour inconvénients d’être plus coûteuses et d’isoler l’animal.

Les méthodes invasives suivantes peuvent être utilisées :

– les lunettes nasales, plus ou moins bien tolérées, et parfois peu adaptées à la morphologie des animaux ;

– les sondes, nasales ou nasotrachéales, particulièrement indiquées lorsque la supplémentation en oxygène dépasse 24 heures. Elles peuvent cependant s’avérer difficiles à poser et aggraver l’état de stress de l’animal. Il conviendra alors de recourir aux méthodes non invasives dans un premier temps pour stabiliser l’individu.

Enfin, l’anticipation étant la clé de voûte en réanimation, le clinicien devra, dès l’admission, être préparé à intuber et à ventiler l’animal en cas de défaillance respiratoire.

Diminuer le stress

En parallèle des méthodes d’oxygénothérapie, la diminution du stress et des besoins en oxygène constitue le deuxième axe thérapeutique en urgence. La molécule de choix est le butorphanol, en bolus, répétés au besoin, à la dose de 0,1 à 0,3 mg/kg par voie intramusculaire (IM) ou intraveineuse (IV), avec un délai d’action de 5 minutes environ. Une perfusion continue à la dose de 0,1 à 0,2 mg/kg/h peut y être associée.

Rechercher l’origine de la détresse

Une fois ces mesures initiales effectuées, le clinicien doit s’attacher à observer et à écouter l’animal, pour pouvoir localiser la zone de l’arbre respiratoire atteinte. L’utilisation d’un arbre diagnostique (figure) constitue une aide précieuse pour hiérarchiser le raisonnement et ainsi déterminer les examens complémentaires nécessaires. Les examens d’imagerie seront le plus souvent à réaliser dans un second temps, une fois l’animal stabilisé, avec parfois 24 à 48 heures de délai.

Souvent indispensables, les radiographies thoraciques nécessitent une contention, au risque de stresser et de faire décompenser l’animal. Tenant une part grandissante dans la prise en charge en urgence des détresses respiratoires, l’échographie thoracique permet de faire un triage rapide au chevet de l’individu, avec une contention limitée, réduisant ainsi le stress engendré par l’examen.

Enfin, une fois le diagnostic établi, la prise en charge est à adapter à l’affection rencontrée. Dans tous les cas, la présence d’épanchements doit impérativement mener à leur ponction, et celle de liquide, à son analyse. Les brèches et/ou perforations thoraciques doivent, quant à elles, être explorées chirurgicalement.

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