Médecine interne, urgences et cancérologie au programme du prochain congrès du Gemi

Dans quel contexte l’acidocétose diabétique survient-elle ?

Julie Gallay, diplomate Acvim, clinique Olliolis, secrétaire du Gemi : le diabète acidocétosique est une complication grave et relativement fréquente du diabète sucré. Il se manifeste par une détérioration de l’état général, une perte d’appétit et des troubles digestifs, chez un animal précédemment stable. Il survient dans un contexte d’insuffisance sévère en insuline, généralement aggravée par une maladie sous-jacente induisant un état d’insulinorésistance. La déficience énergétique cellulaire et la lipomobilisation qui en résultent sont responsables de la formation de corps cétoniques, pouvant conduire à l’installation de déséquilibres hydroélectrolytiques et acidobasiques majeurs. Le traitement requiert une prise en charge intensive associant fluidothérapie raisonnée et insulinothérapie agressive. Les maladies infectieuses ou inflammatoires concomitantes doivent aussi être traitées.

Quelles sont les nouveautés apportées par le consensus du GEO sur le lymphome ganglionnaire canin ?

Didier Lanore, clinique Alliance, président du GEO : la principale nouveauté est une synthèse de la bibliographie abondante sur le sujet. Il ressort de celle-ci des niveaux de preuve EBM (evidence-based medicine) et surtout des recommandations pratiques. Ainsi, les examens complémentaires du bilan d’extension ne sont pas réalisés systématiquement dans tous les cas de figure, mais uniquement sous certaines conditions. Par exemple, le myélogramme, nécessaire à la détermination du stade?5, n’est réalisé systématiquement que lors de lymphome B diffus à grandes cellules. Le consensus a également défini des recommandations quant à la chimiothérapie réalisée en première intention. Parmi elles, trois sont incontournables : avoir recours à une polychimiothérapie, utiliser des corticoïdes, mais pas avant le début de la chimiothérapie.

Quelles sont les étapes clés dans le traitement de l’insuffisance rénale aiguë ?

Isabelle Goy-Thollot, diplomate ECVECC, Siamu, VetAgro Sup, présidente du Geur : elles consistent en la correction des déséquilibres hydroélectrolytiques et acidobasiques, le rétablissement d’une volémie et d’une diurèse normales, le traitement de la cause si elle est connue et les complications (digestives) liées à la maladie rénale, tout en évitant celles potentiellement induites par le traitement, comme la surcharge liquidienne. Si l’animal est anurique ou que la fluidothérapie échoue à contrôler la hausse de la créatininémie, l’épuration extrarénale (dialyse) devient indispensable.

Quand convient-il de penser à une cholangite chez le chat ?

Valérie Freiche, DESV médecine interne, ENVA, membre du bureau du Gemi : les maladies inflammatoires constituent le pilier des affections hépatiques de l’espèce féline, avec une incidence sous-évaluée. Chez le chat, l’atteinte des voies biliaires prédomine, c’est pourquoi le terme de “cholangite féline” a remplacé celui de “cholangiohépatite”. L’implication du parenchyme hépatique, lorsqu’elle a lieu, semble secondaire à l’évolution de l’atteinte des voies biliaires. Les atteintes isolées de la paroi de la vésicule biliaire sont rares chez le chat. L’identification d’une cholangite résulte de caractéristiques histologiques. Elle est, par ailleurs, fréquemment associée à des affections inflammatoires digestives et/ou pancréatiques (jusque 80 % des cas). Cette constatation cautionne une participation immunitaire dans la pathogénie de l’affection.