CONFÉRENCE
Pratique mixte
FORMATION
Auteur(s) : Lorenza Richard*, Aurélie Merlin**
Fonctions :
*UMR biologie, épidémiologie et analyse de risque en santé animale à Oniris
Un traitement anthelminthique ciblé-sélectif est envisageable chez les groupes de génisses de première saison de pâturage significativement exposés aux strongles gastro-intestinaux (SGI) et, dans ces groupes, chez les animaux ayant eu un faible gain moyen quotidien (GMQ) durant la période de pâture. Ces résultats sont ceux d’une étude menée en 2013 dans six fermes expérimentales, localisées dans le Grand Ouest de la France, chez 291 génisses de première saison de pâturage réparties dans 12 groupes. Son objectif était de rechercher les causes de variations de GMQ entre génisses, afin de déterminer la possibilité de cibler le traitement anthelminthique.
Le traitement ciblé-sélectif (TCS) consiste à cibler les animaux les plus parasités et/ou ceux souffrant le plus du parasitisme (baisse de croissance, par exemple).
Il fait partie des nouvelles stratégies développées pour rationaliser et optimiser la vermifugation, afin de limiter les résistances aux anthelminthiques et de permettre un meilleur développement de l’immunité des animaux.
Durant l’étude, aucune génisse n’a reçu de traitement contre les SGI, afin de permettre un contact maximal avec les strongles. Des pesées ont été effectuées tout au long de la saison. Selon les groupes, des indicateurs individuels parasitologiques ont été mesurés 3 mois après la mise à l’herbe, 1 à 2 mois après la première mesure, puis à la rentrée en bâtiment : comptage d’œufs de strongles excrétés (en œufs par gramme de fèces, OPG), dosage de pepsinogène (PEP en mU de tyrosine) et dosages d’anticorps anti-Ostertagia Ostertagi par Elisa (en ratio de densité optique, RDO). Des indicateurs individuels cliniques ont été relevés : un score de diarrhée et un autre de souillure de l’arrière-train. Enfin, un indicateur de groupe concernant le niveau d’exposition aux SGI (faible, moyen ou élevé) a été construit, selon la date de mise à l’herbe (avant ou après juin), la durée de pâturage (longue ou courte) et la complémentation (existante ou non).
Le niveau d’OPG diminue progressivement au fil des mesures, alors que le PEP et le RDO augmentent durant la première saison de pâturage. Ces résultats sont conformes à la bibliographie.
PEP et RDO sont ainsi corrélés positivement. Ils le sont également négativement au GMQ (697 g/j en moyenne pour les 291 génisse, proches de la valeur recommandée de 700 g/j pour un vêlage 24 mois1). En effet, le RDO maximal (correspondant principalement à la mesure de rentrée) est le plus fort (> 0,95) lorsque l’exposition aux SGI est moyenne à élevée et il est corrélé à un GMQ plus faible (< 697 g/j). Ainsi, l’infestation par les SGI a bien un impact sur le GMQ : 17 % de la variabilité du GMQ s’expliquent par le RDO individuel et l’indicateur de groupe d’exposition basée sur des conduites de pâturage. Une perte de 39 kg de GMQ est estimée durant la période de pâture chez les génisses qui ont le plus fort RDO en fin de saison de pâturage.
Aucune évolution spécifique n’est observée pour les indicateurs cliniques lorsque l’exposition est moyenne ou forte (mise à l’herbe avant juin, courte durée de pâturage avec complémentation ou longue durée de pâturage sans complémentation). En revanche, leur impact est significatif lorsque l’exposition est faible (sortie après juin, courte durée de pâturage avec complémentation). Dans ce dernier cas, les pertes de GMQ sont liées au score de diarrhées d’origine alimentaire ou à la présence d’autres parasites que les SGI. Ainsi, l’impact sur la croissance des SGI n’est induit que dans le cas d’une infestation moyenne au minimum.
Il apparaît donc qu’un traitement ciblé-sélectif peut être mis en place pour les groupes de génisses en première saison de pâture dont l’exposition aux SGI est moyenne à forte et, dans ces groupes, aux animaux ayant eu de faibles GMQ durant la saison de pâture. Des travaux complémentaires sont en cours de réalisation pour affiner les indicateurs.
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