La ferrure du cheval de reining

Le reining est une discipline qui se développe en France. La ferrure s’adapte aussi à la discipline et au cheval, comme l’a expliqué Alexandre Véron, maréchal-ferrant. « Le sliding stop est la figure phare du reining, c’est là que nous aurons le plus d’impacts avec la ferrure. » Plus le cheval “stoppe long”, plus il prend de points dans l’épreuve. Il convient donc de prêter une grande attention aux angles de pieds. Le fer est aussi choisi selon la longueur des branches, sans excéder l’aplomb des glomes. « On est dans l’axe de la paroi en bout de pince. On a souvent de la garniture en pince, en mamelle interne pour bien équilibrer le pied. Nombre de chevaux étant en effet légèrement panards derrière, ils auront tendance à écarter derrière. » Des conseils sont donc adaptés au cheval de reining : il ne faut pas avoir peur d’avancer le pied et de le mettre dans l’axe. En aidant l’animal à rentrer dans le sol, on lui facilite l’exercice. « Peu de chevaux stoppent vraiment droit naturellement. Ils ont tendance à s’écarter dans les stops. Il faut trouver la correction qui correspond à l’animal. Il importe de travailler avec l’entraîneur et d’aviser selon les sols. Les corrections doivent être apportées de façon progressive. »

En outre, le spin occasionne de grandes contraintes latérales. Les antérieurs sont ainsi ferrés avec des fers assez légers pour ne pas augmenter l’effort à produire et diminuer les bras de levier. Les fers peuvent aussi être biseautés.

Alexandre Véron explique également que des fers un peu plus résistants sont utilisés pour la ferrure des antérieurs. Concernant les corrections en reining, tout est permis, du fait de l’absence de réglementation. Il ne faut pas hésiter à tourner les fers, si besoin, et à mettre de la garniture. « Peu de chevaux peuvent faire du reining avec des fers dans l’axe. Je les ferre tous à plat, sauf ceux qui ont les pieds trop plats. J’effectue alors un léger relevé de pince. Le fer est posé en bout de pince, et surtout pas reculé comme un fer traditionnel, ce qui aurait pour effet l’enfoncement prématuré de la pince dans le sol et ne favoriserait aucunement la glisse. La longueur des branches n’excède quasiment jamais les glomes, pour éviter le même effet de déséquilibre que la pince trop courte. Une ferrure bien équilibrée est essentielle. La garniture en externe est légère et suit le pied. »

Pour les chevaux qui glissent des postérieurs, les branches sont assez couvertes et les talons amincis.

Enfin, il convient de garder à l’esprit que dans le reining, le sol a une importance considérable, car les chevaux traversent une couche de sable de moins d’une dizaine de centimètres pour glisser. « Le fond de la piste est souvent en terre compactée et lissée afin d’obtenir une surface plane sans trou ni bosse, permettant une glisse sur une longue distance. »