Le porc américain, un danger ?

Alors que le secteur porcin français (et européen) est déjà en crise, la négociation lancée depuis plusieurs mois entre l’Union européenne et les États-Unis, en vue d’un accord de libre-échange, a repris de la vigueur cet été avec le vote de la Trade Promotion Authority (TPA) par le Congrès américain. Quelles conséquences pour le marché porcin européen ? Une étude de l’Ifip, Institut du porc, estime que la signature d’un tel accord, et ce « dans l’hypothèse d’une libéralisation complète des échanges, des importations en quantités sensibles en provenance des États-Unis ou à des prix nettement inférieurs à ceux de l’Union seraient de nature à déstabiliser le marché européen, à entamer la rentabilité de la filière et à mettre en péril des entreprises et des emplois ».

Beaucoup moins de réglementations outre-Atlantique

Les auteurs soulignent par ailleurs que « les membres du Congrès américain expriment une préférence pour un encadrement volontaire par les filières, plutôt que réglementaire, des activités ». Ainsi, expliquent-ils, « quand l’Union européenne applique le principe de précaution, les États-Unis autorisent tout ce dont la nocivité n’est pas prouvée scientifiquement. L’administration de β-agonistes et d’antibiotiques est massive et source d’économies grâce à l’amélioration de l’indice de consommation et de la vitesse de croissance. Les protéines animales sont autorisées dans l’alimentation. Le permis environnemental n’est obligatoire que pour les plus gros élevages. Le bien-être animal en élevage ne fait l’objet d’aucune réglementation ».

• Source : « Les filières animales aux États-Unis dans la perspective d’un accord de libre-échange : dynamiques à l’œuvre, règles de production et risques commerciaux pour l’UE », mars 2016. Ifip.