THÈSE
Pratique mixte
FORMATION
Auteur(s) : Sophie Paul-Jeanjean
La buséréline en injections itératives à faible dose ainsi qu’en injection unique à forte dose pour induire l’ovulation chez la jument cyclée a fait l’objet de plusieurs études. L’objectif de la thèse de notre consœur Camille Frilley (Oniris 2015) est de comparer deux fortes doses de buséréline en injection unique.
La particularité du cycle de la jument est la longueur de la phase œstrale, d’une durée variable de 5 à 7 jours. L’ovulation a lieu dans les 2 jours précédant la fin de l’œstrus pour 69 % des juments et après la fin pour 14 % d’entre elles. L’induction de l’ovulation est donc un outil particulièrement intéressant pour programmer l’ovulation et permettre une bonne maîtrise de la reproduction. Elle est indispensable, notamment pour diminuer le nombre de saillies et d’inséminations artificielles et pour la gestion de la synchronisation entre juments donneuses et receveuses d’embryons.
Depuis sa première utilisation en 1937, l’hormone chorionique gonadotrope humaine (hCG) a fait les preuves de son efficacité et de sa simplicité d’emploi pour induire l’ovulation chez la jument. Néanmoins, une diminution de l’efficacité de l’hCG a été prouvée à partir de deux injections par saison. Cette baisse d’efficacité peut se manifester au cours d’une seule saison de reproduction, mais aussi au fil des ans chez les juments âgées mises à la reproduction plusieurs années de suite, en raison d’anticorps anti-hCG produits par les juments. La présence de ces anticorps empêche l’induction par l’hCG des modifications de vascularisation attendues de la paroi du follicule préovulatoire. De plus, chez les juments immunisées contre l’hCG, aucune reprise de méiose de l’ovocyte à la suite de l’injection d’hCG n’a pu être mise en évidence, contrairement à ce qui a été observé chez les juments du lot témoin.
Pour induire l’ovulation, les analogues de prostaglandine ont été testés sans succès. L’inducteur idéal serait l’hormone lutéinisante (LH) équine qui, n’étant pas au point, n’est pas encore commercialisée. Les premières études sur l’usage possible de l’hormone de libération des gonadotrophines hypophysaires (GnRH) native ou d’un agoniste de cette dernière ont abouti à des recommandations d’utilisation de buséréline (Receptal®), par injections itératives destinées à se rapprocher de la sécrétion physiologique pulsatile par l’hypophyse (par voie intraveineuse, quatre injections de 20 µg, soit 5 ml, toutes les 12 heures ou trois injections de 13,3 µg, soit 3,4 ml, toutes les 6 heures). Afin d’éviter ces injections itératives d’analogues de la GnRH, des implants à libération continue ont été mis au point et testés. La forme actuellement commercialisée (Ovuplant®) contient 2,1 mg d’acétate de desloréline et la libère pendant environ 2 à 3 jours. Cette présentation a fait l’objet de nombreuses études prouvant son efficacité pour induire l’ovulation chez la jument cyclée, dans les 48 heures suivant la pose de l’implant. Toutefois, chez les donneuses d’embryons, à la suite du traitement, un allongement du délai avant l’ovulation suivante a été mis en évidence, ce qui peut être évité par le retrait de l’implant s’il est posé dans la muqueuse vulvaire. Très récemment, l’efficacité de la buséréline en injection unique à des doses de 6 et 4 mg a été mise en évidence. L’injection de ces fortes doses nécessite l’utilisation d’une formulation humaine de la buséréline dont la concentration est de 1 mg/ml. Aucune différence d’efficacité entre les différentes voies utilisées (intraveineuse, intramusculaire ou sous-cutanée) n’a été démontrée. À la suite de ces publications préliminaires, plusieurs centres de transfert d’embryons et des vétérinaires praticiens ont eu recours à des injections de 6 mg de buséréline pour induire l’ovulation. L’objectif de l’étude de Camille Frilley est de comparer une dose plus faible, de 3 mg, à cette dose de référence de 6 mg, en condition de terrain, afin de réduire le coût du traitement dans l’objectif d’un usage en pratique gynécologique en équine courante. Les résultats démontrent une bonne efficacité d’une injection unique par voie sous-cutanée de 3 mg de buséréline : cette dose permet d’obtenir 78,9 % d’ovulation entre 24 et 48 heures après l’injection, ce qui est comparable aux résultats obtenus avec la dose de 6 mg. Les mécanismes physiologiques du déclenchement de l’ovulation chez la jument, chez laquelle une sécrétion croissante de LH a lieu pendant plusieurs jours, et non un pic bref de décharge ovulante, restent à étudier.
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