La démarche positive Happy souhaite montrer que le bonheur existe en élevage

Le président de l’entreprise Obione, Lionel Reisdorffer, est à l’origine de la démarche Happy, qui met l’accent sur le bonheur en élevage. « Montrer que la réussite existe et le faire savoir permet d’être convaincant auprès des éleveurs qui ont des problèmes et du grand public », déclare-t-il. L’objectif est de toucher et de faire progresser les éleveurs confrontés à des difficultés, en leur montrant comment procèdent ceux qui n’en ont pas.

Suivre un exemple positif

« L’idée n’est pas révolutionnaire, nous conseillons de faire les choses les plus simples, qui sont tellement évidentes qu’elles ne paraissent plus importantes aux éleveurs », explique Lionel Reisdorffer. Selon lui, lorsqu’un élevage connaît des difficultés, le bâtiment et le confort des animaux sont généralement perfectibles : « Beaucoup de travail reste encore à accomplir concernant le nombre ou l’état de fonctionnement des abreuvoirs, par exemple. »

La première étape de la démarche est de rencontrer des éleveurs heureux sélectionnés par des vétérinaires heureux. Ils répondent à 400 questions, dont environ 150 concernent le bonheur en élevage (bien-être des animaux, performances, distribution de l’alimentation, etc.). Si 90 % de ces 150 items sont remplis dans un élevage, il est dit happy. De plus, lorsqu’un critère est respecté par plus de 75 % des élevages happy, il est considéré comme important et sert de modèle aux autres. Dans ces élevages, par exemple, 3,48 litres de colostrum en moyenne sont distribués au premier repas du veau. Ce critère apparaît donc comme important et doit servir d’exemple aux éleveurs qui ont des difficultés. Une liste de points à suivre est ainsi établie, développe Lionel Reisdorffer, en s’appuyant sur le principe suivant : « Quand les vaches sont heureuses (happy cows), les éleveurs sont heureux (happy farmers), et donc les vétérinaires sont heureux (happy vets). »

Garder la fierté d’être éleveur

L’idée est d’avoir un réseau de vétérinaires référents en France pour valider les élevages dits happy, mais aussi pour y intervenir. Ils reçoivent alors un diplôme valable un an. Pour le président d’Obione, il est essentiel de faire connaître l’état d’esprit de cette démarche : « Alors que tout semble aller mal en élevage, l’objectif pour un éleveur est de donner envie, par exemple à son beau-frère qui n’est pas éleveur, afin de conserver la fierté de son travail. » Toucher le consommateur est l’ambition finale du projet. D’après une enquête menée par Obione, le grand public attend qu’une ferme soit propre, que le bien-être des animaux et l’environnement soient respectés, et que la production soit saine. Les garants du bonheur des animaux sont les éleveurs pour plus de la moitié des répondants, et le vétérinaire pour plus du quart. La mise sur le marché de produits qui porteraient un logo Happy (sur du lait ou des fromages issus de la production de fermes heureuses) permettrait d’assurer le respect de ces valeurs.

Pour l’instant, la démarche est ouverte aux éleveurs laitiers, mais elle le sera aux allaitants dès l’automne 2016.