La gestion de crise du point de vue du praticien

Notre confrère Jean-Yves Ferré, de la commission aviaire de la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV), est revenu sur l’implication des vétérinaires dans la gestion de l’épidémie d’influenza aviaire dans le Sud-Ouest, au cours de l’assemblée générale des GTV, le 31 mars dernier. Il a insisté sur l’importance que tous les acteurs se connaissent (compétences, rôles, etc.) et aient l’habitude de travailler ensemble en respectant la position de chacun, le temps ayant tendance à s’accélérer en période de crise. Il a également souligné la position parfois délicate du praticien, qui agit en tant que vétérinaire conseil auprès de ses clients éleveurs, mais aussi en tant que vétérinaire sanitaire mandaté par l’État. Le processus de gestion de crise comporte trois phases : la première consiste à clarifier la situation (qui est impliqué, quels sont les moyens d’action, comment en sommes-nous arrivés là), la deuxième à anticiper les évolutions possibles, la troisième à constamment réévaluer la situation à l’aune des résultats constatés. Pour prendre un exemple, seule une souche d’influenza avait été identifiée dans un premier temps, puis trois ont été détectées. La situation a donc été évaluée pour identifier une éventuelle défaillance du système de surveillance qui aurait permis à des souches de passer inaperçues. En décembre, l’évaluation de l’Agence nationale de sécurité sanitaire est ensuite venue apporter des informations sur une possibilité de mutation et de circulation à bas bruit. Le plan d’action¹ repose sur la biosécurité dans tous les élevages, l’assainissement de la filière palmipède et la surveillance, surtout hors du secteur atteint, car « la situation serait catastrophique en cas de détection dans la zone indemne ».

• 1 Voir aussi page 30 de La Semaine Vétérinaire n° 1662 du 19/2/2016 et page 31 de ce numéro.