La physiothérapie est indiquée dans de nombreuses situations

La physiothérapie prend en charge les troubles articulaires et neurologiques, les malpositions et postures compensatoires, les limitations de mouvements. Elle permet de minimiser les conséquences d’un accident ou d’une affection, aussi bien sur le plan physique que psychique, et permet à l’individu de retrouver bien-être et place sociale, ont rappelé Roberta Burdisso et Karine Le Bleis, praticiennes exclusives en physiothérapie, à l’occasion d’une conférence organisée par Vétoquinol au CHV Frégis (Arcueil, Val-de-Marne), le 8 avril.

L’action de la physiothérapie sur les articulations, les muscles, la vascularisation, la cicatrisation et la régénération cellulaire vise à restaurer au maximum les capacités déficientes de l’animal. Lorsqu’elle est utilisée en préopératoire, les chirurgiens constatent un bénéfice sur la prévention de l’amyotrophie. En postopératoire, l’hydrothérapie accélère la reprise rapide de la marche chez les chiens ayant subi une hémilaminectomie, le poids étant inexistant dans l’eau. Pratiquée de manière palliative, la physiothérapie augmente le confort de vie de l’animal et ralentit les processus dégénératifs : sur des animaux âgés, arthrosiques, sujets au surpoids, la physiothérapie soulage la douleur, restructure la musculature et facilite la perte de poids. Elle permet aussi l’accompagnement physique des chiens de sport.

Comment s’équiper ?

« Les investissements à réaliser sont fonction des objectifs que l’on se fixe », a indiqué Karine Le Bleis, praticienne en Alsace. Si l’exercice exclusif nécessite un plateau technique élaboré, en pratique généraliste il est possible de pratiquer avec peu de matériel ; cela nécessite juste du temps et de la place. L’exercice itinérant chez le propriétaire est adapté aux chats, aux animaux handicapés de grand gabarit, et permet d’appréhender l’environnement de l’animal et de conseiller des aménagements. Il est aussi possible de référer l’animal chez un confrère.

Quelques exercices simples

Roberta Burdisso, praticienne au CHV Frégis, planifie le traitement en une phase de récupération puis de remusculation au fur et à mesure des séances. En début de séance, l’effleurage met l’animal en confiance. Pour mobiliser une articulation, il convient d’être au plus proche de celle-ci, afin de créer le mouvement d’ampleur maximale. Après dix mobilisations, le mouvement est maintenu dix secondes afin d’étirer les muscles adjacents. Le pétrissage, pratiqué des extrémités distales vers le corps, mobilise la peau, limite la formation d’adhérences, améliore le drainage lymphatique. Les mouvements de palper-rouler diminuent les tensions musculaires du dos et préviennent la cicatrisation fibrosique en masse. Les mains sensibles, expérimentées, localisent les trigger points (zones de tension). Il convient d’y apposer deux doigts et de réaliser un massage local circulaire. Ce geste, peu plaisant pour l’animal au départ, détend progressivement la musculature. Le fait de positionner les antérieurs de l’individu sur un ballon permet de faire travailler les postérieurs. L’exercice sur une plateforme de proprioception améliore l’équilibre, de même que des successions de positions assis-debout renforcent la musculature. Avant la séance de physiothérapie, une compresse chaude appliquée sur la zone ciblée prépare les muscles au travail. Après l’exercice, une compresse froide diminue progressivement l’afflux sanguin et le métabolisme local (principe de la thermothérapie). Des signes de lâcher-prise de l’animal (bâillements, étirements) signent l’efficacité du travail.

Les différentes techniques de physiothérapie sont des outils synergique et complémentaire dans la prise en charge de nombreuses affections. Il convient d’en connaître les indications comme les contre-indications.