DOSSIER
La phytothérapie est l’usage à des fins thérapeutiques de la totalité, de parties, d’extraits ou de principes actifs de plantes, quels qu’ils soient et quels que soient les modes d’extraction, à condition qu’ils soient naturels1 et qu’aucune modification par synthèse chimique ne soit employée.
Elle utilise des extraits standardisés de plantes, dont le procédé d’extraction est breveté selon les normes de la pharmacopée française et/ou européenne vétérinaire et humaine. Les extraits sont différents de la plante broutée par l’animal dans les champs, en raison de la manipulation qui concentre les principes actifs dans une solution hydroalcoolique, même si ces solvants sont évaporés, explique Claude Faivre, vice-président de l’Association française des vétérinaires phytothérapeutes (AFVP) et responsable du laboratoire Wamine. Les molécules ainsi concentrées sont des analogues structurels de médiateurs reconnus par les transporteurs transmembranaires et favorisent la transmission des messages au niveau des cellules.
Ces extraits conservent également ces propriétés en toute saison, alors qu’ils disparaissent avec le temps dans la plante. Pour notre confrère, leur utilisation per os est possible même chez les ruminants, car les particules passent directement dans la caillette, en raison de leur petite taille, et ne vont pas dans la panse : leur action est directe.
L’aromathérapie est une branche de la phytothérapie qui consiste à sélectionner par hydrodistillation ou pression des molécules particulières à partir de plantes aromatiques. Les huiles essentielles ainsi obtenues ont des actions très pointues et à petites doses.
D’usages moins fréquents chez les animaux, la gemmothérapie (qui utilise des extraits de tissus embryonnaires de plantes comme les bourgeons, les radicelles, etc.) et les élixirs floraux (fleurs de Bach) sont également des branches de la phytothérapie.
Les propriétés des extraits de plantes sont nombreuses2 : stimulant hépatique, diurétique, de l’immunité, décongestionnant, amélioration des troubles locomoteurs, digestifs ou respiratoires. Les huiles essentielles sont davantage utilisées pour leurs propriétés anti-inflammatoire, antivirale, antibactérienne ou antiparasitaire, notamment.
Toutefois, contrairement à l’allopathie, la phytothérapie n’utilise pas une molécule pour combattre un symptôme, mais un assemblage de molécules issues d’une association de plantes, raisonnée en fonction de l’ensemble des symptômes, explique Claude Faivre. L’individu est pris dans sa globalité, et la prescription est magistrale. Elle lui permet de résister par ses propres moyens à la maladie dont il est atteint.
De plus, les différents principes actifs d’une plante après extraction (totum) interagissent en synergie, et augmentent leur efficacité. Selon les conditions climatiques et environnementales, le cycle végétatif ou la période de ramassage, une même plante a une composition en molécules actives majoritaires différente, donc une huile essentielle différente (chémotype ou chimiotype). La chromatographie en phase gazeuse permet de connaître la composition exacte de l’huile essentielle.
La phytothérapie est ainsi une science, fondée sur des connaissances botaniques précises. Pour notre confrère, il convient de parler de solution naturelle de santé et non de médecine douce, parallèle ou alternative, autant de termes qui décrédibilisent l’approche analytique des traitements à base de plantes.
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1 Attention : certaines huiles essentielles utilisées dans l’alimentation animale peuvent être de synthèse et présenter une activité bien moindre par rapport à une autre naturelle, voire une toxicité.
2 Dordain C. Apports de la phytothérapie chez les bovins. Le Point Vétérinaire, numéro spécial « Soigner autrement : trouver l’équilibre pour produire mieux », 2016:68-74.
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