DÉCRYPTAGE
Auteur(s) : Christian Diaz
Que ce soit pour répondre à certaines présentations cliniques ou à des obligations ordinales ou réglementaires, le praticien se doit de proposer des moyens adaptés. Le vrai du faux avec une sélection de situations courantes.
VRAI. Chez le chien et le chat polytraumatisés, l’incidence des lésions thoraciques est comprise entre 13 et 57 %. Ces lésions engagent le pronostic vital, avec un taux de mortalité associé qui varie de 10 à 18 %. À ce titre, leur détection constitue un enjeu diagnostique et thérapeutique. L’auscultation simple ne permet pas toujours d’exclure un pneumothorax. Ces lésions constituent une contre-indication à l’anesthésie. Si celle-ci est indispensable, leur connaissance permet d’en limiter les risques.
VRAI. Lors de césarienne, l’hypoxie menace la chienne et les chiots. Toute souffrance fœtale augmente le risque de mortalité des chiots dans les deux premières semaines.
L’animal doit être intubé et oxygéné pendant l’intervention. Une préoxygénation permet de combattre l’hypoxie. Elle peut être effectuée au masque.
FAUX. C’est d’abord une urgence médicale. Si une procédure de décompression (trocart ou sonde) doit être rapidement mise en place, la chirurgie de la torsion ne se fera qu’après évaluation de l’état de l’animal et mise en place de procédures de réanimation. L’intervention ne peut parfois avoir lieu qu’après plusieurs heures de réanimation intensive. Le pronostic de la dilatation-torsion d’estomac après une prise en charge médicale lourde et après intervention chirurgicale est de 90 %1.
VRAI. Lorsque la dépression s’accompagne d’anorexie, une lipidose hépatique peut s’installer avec mise en jeu du pronostic vital et traitement lourd en milieu hospitalier. C’est pourquoi une anorexie doit immédiatement être traitée sur le plan médical avec une prise en charge comportementale rapide incluant généralement des psychotropes.
FAUX. La surveillance clinique, débutée à l’induction, est maintenue jusqu’au réveil complet de l’animal. C’est au cours de ces deux phases critiques qu’un pic de mortalité est observable avec une morbidité de 50 % sur la mortalité totale, concentré essentiellement sur les trois premières heures postchirurgicales.
FAUX. La jurisprudence considère que, lorsque le vétérinaire apporte ses soins à un animal, il en devient le gardien juridique et ce, même en présence du propriétaire qui est alors considéré comme un tiers. Les dommages provoqués par l’animal, y compris à son propriétaire, relèvent alors de la responsabilité du vétérinaire, à moins que celui-ci ne puisse prouver la force majeure, le fait d’un tiers (cela peut être le client) ou la participation de la victime au dommage.
FAUX. Les meilleurs traitements du prolapsus de la glande lacrymale sont chirurgicaux. Ils consistent à replacer, sous anesthésie générale, la glande dans sa position normale et de la suturer aux tissus profonds dans l’orbite. Plusieurs techniques existent. Il y a quelques années, le traitement de choix consistait à retirer la glande, intervention rapide et économique. Depuis lors, il a été prouvé qu’elle est responsable de la production d’un tiers des larmes. Ainsi le retrait de la glande prédispose au développement d’insuffisance lacrymale, et donc d’œil sec.
FAUX. Des publications du début du xxe siècle recommandent de ne pas utiliser la morphine chez le chat, eu égard au risque de “folie morphinique”. Aux posologies recommandées, les morphiniques ne déclenchent pas cette affection. Ils sont donc parfaitement utilisables dans l’espèce féline.
FAUX. Lors de détresse respiratoire, les morphiniques sont au contraire indiqués (chlorhydrate de morphine, 0,1 mg/kg, par exemple). Ils agissent en trompant le chémorécepteur central, le rendant plus tolérant à l’hypercapnie : la dyspnée s’améliore alors, la ventilationaussi, les pressions intrathoraciques diminuent, tout comme la vasodilatation pulmonaire. Les morphiniques ont également une action directe sur les capillaires. Bilan : l’hématose s’améliore.
VRAI.Le nouveau Code de déontologie, publié le 15 mars 2015, et les cahiers des charges des établissements vétérinaires précisent les obligations incombant aux différentes structures vétérinaires. Ainsi, outre d’autres exigences, une clinique vétérinaire doit dorénavant disposer d’un appareil d’analyse permettant de réaliser des ionogrammes.
FAUX. Si l’ancien Code de déontologie imposait l’emploi d’une ASV niveau 3 parmi les conditions indispensables pour revendiquer l’appellation “clinique vétérinaire”, le nouveau Code exige une personne qualifiée équivalent temps plein : celle-ci peut être une ASV niveau 3, mais aussi un docteur vétérinaire ou un étudiant vétérinaire en dehors des heures d’enseignement.
FAUX. L’ovario-hystérectomie est, historiquement, recommandée aux États-Unis et au Canada pour stériliser les chiennes et les chattes. Une étude2 démontre qu’il n’existe pas de différence significative quant aux risques de maladies ultérieures entre les deux techniques. Les risques d’incontinence urinaire sont les mêmes. L’effet sur la réduction de la prévalence des tumeurs mammaires est identique. Les chiennes ayant subi une ovariectomie avant l’âge de 2 ans ne présentent pas de pathologie utérine ultérieure. L’auteur recommande donc l’ovariectomie, l’ovario-hystérectomie préventive n’apportant pas de bénéfice supplémentaire, alors que l’ovariectomie permet de faire une plus petite incision, d’avoir une meilleure exposition du pédicule et de limiter les risques d’hémorragie.
•
1 Source : Cyril Poncet, CHV Frégis.
2 De Tora M. et coll. Ovariohysterectomy versus ovariectomy for elective sterilization of female dogs and cats: is removal of the uterus necessary? J. Am. Vet. Med. Assoc. 2011;239(11):1409-1412.
Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »
L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.
En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire
Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.
Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.
Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire