Congrès
ACTU
Auteur(s) : Mathieu Magnin
Le congrès de l’ Association of Veterinary Anaesthetists (AVA) a permis aux vétérinaires anesthésistes européens de faire le point sur les propriétés méconnues des molécules qu’ils utilisent au quotidien.
Près de 200 vétérinaires anesthésistes du monde entier se sont réunis à Lyon du 20 au 22 avril pour faire le point sur l’actualité scientifique de leur discipline. La journée de précongrès était dédiée à la rythmologie. Thibaut Ribas (diplomate Ecvim-CA, praticien à Azurvet, Cagnes-sur-Mer) a détaillé les caractéristiques des troubles du rythme rencontrés chez les animaux, avant d’en préciser la prise en charge thérapeutique (notamment la lidocaïne pour les troubles du rythme ventriculaire ou le diltiazem dans le contrôle des fibrillations atriales). Le programme scientifique du congrès avait pour objectif de présenter les propriétés insoupçonnées des drogues, notamment leurs effets sur l’environnement et sur l’anesthésiste lui-même. Hugh Hemming (chef du département d’anesthésie du Weill Cornell Medical Center de New York) a ainsi présenté la neurotoxicité des anesthésiques : chez l’homme, un lien entre l’exposition cumulée aux anesthésiques volatiles et la maladie d’Alzheimer est suspecté.
Agnès Bénamou-Smith (diplomate ECEIM, Acvim, maitre de conférences à VetAgro Sup) a souligné la parenté entre le travail des anesthésistes et celui des internistes, principalement lors des urgences et des soins intensifs chez les chevaux. Elle a montré la similarité entre les myopathies induites par l’exercice et celles parfois observées après les anesthésies, toutes traitées par l’administration de myorelaxants centraux et périphériques, d’analgésiques et d’anti-inflammatoires. La conférence a également été l’occasion d’aborder l’utilisation controversée des antiarythmiques et des vasopresseurs chez les poulains débilités. Enfin, la conférencière a détaillé les effets secondaires cardiaques et intestinaux observés après l’administration de salbutamol et d’atropine lors d’anesthésie, mais aussi dans la prise en charge de la dyspnée.
Vincent Piriou (chef du service anesthésie-réanimation du centre hospitalier Lyon-Sud) a dévoilé les effets organoprotecteurs des gaz halogénés décrits depuis 1993. Leur utilisation, dans des fenêtres temporelles précises, serait à l’origine d’une augmentation des capacités antioxydantes des cellules et donc d’un effet organoprotecteur. Cet effet est notamment utilisé pour lutter contre les lésions d’ischémie-reperfusion lors de chirurgies cardiaques chez l’homme.
Alain Eschalier (chef du département pharmacologie à la faculté de médecine de Clermont-Ferrand) a rappelé l’historique de la découverte du paracétamol en 1887, avant d’aborder les mécanismes à l’origine de ses actions analgésique et antipyrétique. Mariana Pacheco (résidente à l’université de Bristol) a présenté les résultats d’une étude visant à comparer l’effet analgésique du méloxicam (0,2 mg/kg puis 0,1 mg/kg q24h) et du paracétamol (33 mg/kg q8h) en période postopératoire, lors de chirurgie des tissus mous ou de chirurgie orthopédique. Ces résultats ne permettent pas de mettre en évidence de différence significative entre les deux molécules. Elle souligne néanmoins que des études sur le long terme, avec un effectif plus important, doivent être réalisées pour évaluer la toxicité du paracétamol avant de l’utiliser.
Ce congrès a également permis de présenter l’effet des molécules anesthésiques sur l’environnement. Les halogénés ont un impact non négligeable sur le réchauffement climatique puisque ce sont des gaz à effet de serre. Une bouteille de desflurane, par exemple, a le même effet sur le réchauffement climatique que l’émission de 886 kg de dioxyde de carbone. Les solutions proposées pour réduire l’émission de gaz halogénés sont d’augmenter les anesthésies par voie veineuse et les anesthésies locorégionales, de réduire le débit de gaz halogéné et d’adopter des systèmes de capture des vapeurs.
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