Au groupe vétérinaire de Marcigny, l’hospitalisation des veaux prospère

Dans le sud de la Bourgogne, en bord de Loire, la bourgade de Marcigny propose au visiteur un attrait pittoresque, avec ses monuments historiques et ses édifices décorés de ferronnerie. Et elle exhale une ruralité tranquille. Le groupe vétérinaire du Pré-de-l’Hôpital s’en trouve à deux pas, en sortie de village. Au cœur de cette terre charolaise d’élevage par excellence, il développe depuis un peu plus de 40 ans une activité essentiellement rurale.

Des perfusions adaptées au cas par cas

Dans un environnement concurrentiel, avec un maillage vétérinaire dense, le cabinet dispose d’un hôpital des plus attractifs. Car si l’obstétrique a tendance à diminuer, bien que représentant encore une grosse activité (de moins en moins d’éleveurs cherchent à avoir de gros veaux au profit de vêlages faciles), l’hospitalisation prospère.

Cent cinquante opérations en moyenne y sont effectuées chaque année pour des infections du cordon ombilical, des hernies, des fractures, etc. Pour la gestion médicale des diarrhées néonatales des veaux, l’hospitalisation, avec des perfusions adaptées selon les désordres électrolytiques (grâce à un analyseur de gaz sanguins), permet d’augmenter significativement les chances de réussite. Un premier hôpital avait été construit en 2005, avec un plancher chauffant et quatre places sans séparation physique ; le second, ajouté en 2013, propose cinq box individuels, équipés de lampes chauffantes. Il est complet le plus souvent.

Une offre de services étoffée

La fusion en 2007 avec le petit cabinet de La Pacaudière, à une vingtaine de kilomètres, a permis d’élargir la clientèle. Une clientèle qui réfléchit aujourd’hui à deux fois avant d’engager les frais, même si, en élevage allaitant, sauver le veau reste une priorité économique. En terre charolaise comme ailleurs, la crise de l’élevage n’est pas qu’une expression. Les retards de paiement peuvent atteindre six mois ! Pour limiter les problèmes sanitaires, les éleveurs ont ainsi fait évoluer leurs pratiques en groupant les deux tiers de leurs vêlages entre septembre et décembre, afin de pouvoir sortir les jeunes très tôt et de limiter la pression infectieuse dans les bâtiments au moment des naissances.

Dans ce contexte économique contraint, les vétérinaires marcignots s’attachent à développer de nouveaux services, notamment des audits de parasitologie, des diagnostics d’ambiance pour les bâtiments d’élevage et des audits dediarrhées des veaux. Ils savent la difficulté à convaincre les éleveurs de considérer autrement que gratuitement une pratique bien ancrée dans les habitudes, un service dont ces derniers sont à même d’évaluer la valeur ajoutée pour leur exploitation. Les vétérinaires de Marcigny espèrent une évolution progressive de leur relation avec les éleveurs vers plus de complémentarité, afin de demeurer leur interlocuteur privilégié. Tous jeunes, ayant bénéficié quasiment en même temps du renouvellement des générations, ils entendent donner du temps au temps.
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