Les lauréats 2015 reçoivent leur prix de thèse

La séance mensuelle de l’Académie vétérinaire de France (AVF), qui s’est tenue le premier jeudi de ce mois de juin, avait pour objet de permettre aux lauréats des prix de thèses 2015 de présenter leurs travaux. Depuis six ans, en effet, l’Académie, avec le soutien d’Ampli mutuelle, récompense chaque année les meilleures thèses qui lui sont soumises par les enseignants et la direction de chaque école. Les lauréats bénéficient de l’ouverture d’un compte épargne assurance vie Ampli Grain 9, dont le premier versement, de 500 €, est offert par la mutuelle. Depuis deux ans, les lauréats sont invités à venir présenter leurs travaux aux académiciens lors d’une séance spéciale. Nouveauté cette année : la remise d’un prix de thèse sur l’exercice libéral, doté de 2 000 €.

Quatre écoles, cinq prix

En raison des grèves dans les transports, certains lauréats n’ont pas pu être présents. C’est ainsi que Serge Sawaya (VetAgro Sup) est venu présenter le travail de Marie Schwaab, récompensée pour sa thèse intitulée « Évaluation d’un protocole d’électrostimulation du dos chez le cheval. Étude préliminaire ». L’électrostimulation est une technique prometteuse pour le renforcement musculaire du dos du cheval et la diminution de la sensibilité, mais aucun protocole n’a encore été évalué. Cette thèse est un premier volet dans ce sens. L’électrostimulation chez le cheval comporte deux objectifs : l’un est thérapeutique, l’autre concerne la préparation physique. Un protocole d’une séance tous les deux jours pendant six semaines a été réalisé sur des chevaux du troupeau pédagogique, qui ne travaillaient pas, avec un lot témoin (six individus en tout). Les animaux traités, qui semblaient apprécier la manipulation, ont montré à la fin du protocole un renforcement musculaire du dos, une diminution de la sensibilité dorsale et une augmentation de la force musculaire.

Pour l’École nationale vétérinaire d’Alfort, deux thèses ont été récompensées : « Caractérisation phénotypique et moléculaire de la couleur et de la texture du pelage chez les principales races asines françaises » de Romain Legrand (absent, son travail a été abordé par Jean-Paul Rousseau, membre de l’Académie) et « Résistance aux antibiotiques chez les colibacilles, agents de colibacilloses chez le veau : contribution à une étude dans l’Allier entre 2011 et 2013 » d’Hélène Lacroute, venue faire une présentation très synthétique et pratique de son travail de longue haleine. Ce dernier a permis aux éleveurs de l’Allier de bénéficier de conseils pratiques, élaborés à partir des données recueillies avec l’aide de 17 cabinets et de leurs éleveurs.

Claire Philippe, diplômée de l’École nationale vétérinaire de Toulouse, a ensuite évoqué la médiation animale dans le cadre de la prise en charge des troubles du spectre autistique (ou troubles envahissants du développement, TED) via sa thèse nommée « Intervention de l’animal dans le cadre de la prise en charge des enfants avec TED par les structures médicosociales en France métropolitaine : état des lieux et propositions ».

Pour Oniris, c’est la thèse de Fanny Besnard, « Emboles lymphatiques des carcinomes mammaires invasifs félins : amélioration de leur détection par immunohistochimie et valeur pronostiques », qui a été récompensée. Son auteur étant absente, Jean-Paul Rousseau en a assuré la présentation à l’auditoire.

Nouveauté 2016

La nouveauté de l’année concerne le prix de thèse sur l’exercice libéral, qui a été remis à Déborah Culang, venue spécialement du Canada, pour son travail très remarqué intitulé « Pratique vétérinaire et grossesse : comparaison du statut de salarié et de libéral ». Notre consœur a obtenu 892 réponses au questionnaire envoyé aux praticiennes dans le cadre de sa thèse¹. Lors de salariat, le congé maternité est de 16 semaines au minimum, alors qu’il est de 104 jours au maximum lors d’exercice libéral. Les salariées sont en général satisfaites des indemnités journalières, mais si leur taux est supérieur aux indemnités journalières de la Sécurité sociale en exercice libéral, elles restent insuffisantes en raison des charges à payer. La grossesse est donc une situation à anticiper dès l’installation, par exemple en le prévoyant dans le contrat d’association.

Bravo à tous les lauréats de l’Académie – titre qu’ils peuvent mentionner sur leur plaque d’exercice – de cette année 2015.
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¹ Voir aussi La Semaine Vétérinaire n° 1642 du 18/9/2015, pages 48 à 53.