CONGRÈS
PRATIQUE CANINE
Auteur(s) : THOMAS BRÉMENT
Le dernier congrès mondial de dermatologie vétérinaire a notamment mis l’accent sur le lien entre bactéries commensales et dermatite atopique, et sur les traitements d’avenir pour la discipline.
Plus de 2 000 dermatologues, dermatopathologistes, chercheurs, cliniciens et techniciens ont fait le déplacement à Bordeaux (Gironde), du 31 mai au 4 juin, pour assister au congrès de l’Association mondiale de dermatologie vétérinaire (World Association for Veterinary Dermatology, WAVD), dont les thèmes principaux portaient sur les maladies infectieuses, l’allergologie et les thérapies du futur.
Les biofilms (communauté multibactérienne) ont fait l’objet de présentations, du fait de leurs implications thérapeutiques et pronostiques. Leur composition permet l’adhérence des bactéries aux structures de l’hôte et favorise leur métabolisme. Il en résulte une densité bactérienne supérieure qui favorise les échanges de matériel génétique, l’échappement aux systèmes de défense de l’hôte et aux antimicrobiens, ainsi que les antibiorésistances. L’action des biofilms peut être combattue en favorisant leur dégradation (enzymes, tris-EDTA, N-acétylcystéine), mais aussi en agissant sur les résistances bactériennes (en ciblant, par des anticorps neutralisants, les ß-lactamases) et le risque de mutations génétiques (utilisation d’anti-inflammatoires et d’antioxydants). La problématique des otites bactériennes et des pyodermites récidivantes a été abordée dans ce cadre et l’accent a été mis sur l’utilisation de moyens diagnostiques précis (cytologie, culture bactérienne, recherche des facteurs perpétuants), un bon usage des antibiotiques et l’emploi de topiques antiseptiques et actifs sur les biofilms.
Le microbiome revêt un intérêt tout particulier en dermatologie. En effet, il favorise l’immunité innée (renforcement de la barrière cutanée, diminution de l’inflammation, etc.), l’immunité acquise (production de cytokines, éducation du système immunitaire) et inhibe directement, par occupation des niches écologiques, le développement d’agents pathogènes. Il varie d’un individu à l’autre et une meilleure compréhension permettra de mieux cerner son implication dans les processus pathologiques et d’adapter les options thérapeutiques. Par exemple, il existe une corrélation positive entre poussée inflammatoire et augmentation du nombre de Staphylococcus pseudintermedius sur la peau d’un chien atopique. Des études commencent d’ailleurs à montrer l’efficacité de probiotiques et d’un réensemencement de la flore cutanée pour réguler une flore altérée en cas de dermatite atopique canine.
Les maladies allergiques, notamment la dermatite atopique, font l’objet de nouvelles pistes thérapeutiques. Les anticorps monoclonaux apparaissent ainsi comme des armes de précision, agissant uniquement sur une cible précise, mais dont l’efficacité clinique reste à valider. De nouvelles présentations galéniques topiques font appel aux nanoparticules comme moyen de diffusion de principes actifs. Déjà présents dans les crèmes solaires, les additifs nutritionnels ou les shampoings, ils pourraient être amenés à faire partie des processus chimiothérapeutiques anticancéreux, des vaccins, de la lutte anti-infectieuse lors de dermatite atopique, des traitements anti-douleurs… Ces nanoformulations permettent d’augmenter la pénétration des principes actifs dans la barrière cutanée et les protègent de l’oxydation ou de l’action de la lumière. De plus, leur utilisation permet de minimiser les risques d’irritation cutanée due aux solvants utilisés par ailleurs. Bien qu’aucune toxicité n’ait encore été démontrée, des études sont nécessaires pour évaluer leur risque de pollution environnementale et leurs effets systémiques en cas d’inhalation. Enfin, la recherche s’oriente vers d’autres molécules antiprurigineuses. Ainsi, un analogue des glucocorticoïdes, le mapracorat, semble montrer une efficacité antiprurigineuse et anti-inflammatoire identique à celle des corticoïdes, même s’il ne semble pas améliorer l’état lésionnel de l’animal.
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