Pas de tacle pour l’éthique !

L’animal n’est plus seulement considéré comme un être sensible dans le Code rural, il l’est aussi devenu dans le Code civil, depuis janvier 2015. Belle qualification pour les défenseurs de l’éthique animale et vétérinaire. Car, même si l’enseignement de cet art n’est pas encore harmonisé dans les établissements vétérinaires et qu’il est le plus souvent la mascotte d’équipes pluridisciplinaires, force est de constater que, depuis plus de 20 ans, cette matière se cramponne aux attentes sociétales légitimes, notamment dans le domaine du bien-être animal (mais l’éthique vétérinaire dépasse largement ce cadre).

En outre, plusieurs spécialistes mettent en exergue que le praticien est un arbitre, qui est tenu de concilier les intérêts à la fois des animaux et de leurs propriétaires, et le porte-parole de la cause animale.

Pour certains de ces experts en éthique vétérinaire, le but est même que « le vétérinaire se doit plus que jamais d’être sur le devant de la scène pour faire entendre la voix des animaux et rappeler l’éthique aux hommes quand des intérêts politiques et économiques entrent en jeu ». Son rôle de capitaine d’équipe est également souligné : « Il doit prendre position et s’impliquer plus activement dans les débats de société, plutôt que de se contenter de répondre défensivement aux activistes extrémistes. De par son savoir, il a ainsi un rôle d’éducation du public et doit opposer son point de vue rationnel et scientifique aux attaques qui jouent sur l’émotion des gens. » D’autres insistent sur le fait que « la profession a longtemps été un suiveur dans les politiques relatives à son domaine de compétences et qu’elle devrait prendre conscience de l’importance de son point de vue dans les problèmes sociétaux ». Bref, un début de match qui, sur cet aspect, devrait voir arriver la profession en finale. ●

Lire notre dossier pages 32 à 37 et le décryptage pages 38 et 39.