L’ombilic du chat

Philosophe très active dans le champ de la condition animale et du droit animalier, Florence Burgat nous offre ici – après Une autre existence ¹ , La Cause des animaux, le magnifique Ahimsa ² et avant un livre à paraître sur “l’humanité carnivore” – un petit ouvrage en point d’interrogation sur la compagnie domestique des chats. Qu’est-ce qui, en réalité, la singularise ? Parler de communication, d’amitié et d’amour à propos de nos liens avec eux a-t-il un sens ? Que penser des rituels dont ils jalonnent notre quotidien ou de leur contrariante férocité de carnassier ? Interrogations franches, qui ont l’éclat de l’évidence et que l’auteur, en bonne phénoménologue, développe simplement à partir de sa propre expérience dans une langue agile et précise, en complicité avec de grands écrivains : Loti, Rilke, Colette, Kafka, Lorenz, Lévi-Strauss, Freud, etc. L’animal y conserve tout son mystère feutré. Il est d’ailleurs moins question ici de le lever que d’approcher au plus près de celui, magnétique, de notre vie commune.
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^{1 Voir La Semaine Vétérinaire n° 1484 du 24/2/2012, page 47.}

² Voir La Semaine Vétérinaire n° 1585 du 16/5/2014, page 52.

Vivre avec un inconnu - Miettes philosophiques sur les chats de Florence Burgat, Rivages poche/Petite Bibliothèque, Éditions Rivages, 11 x 17 cm, 96 pages, 5,10 €.

In memoriam

Cet ouvrage illustré, hommage inattendu – sombre et tendre – à la gent canine, ne serait pas totalement incongru dans les salles d’attente des vétérinaires. La mort d’un animal de compagnie est l’épreuve à laquelle tout propriétaire tôt ou tard se confronte et les praticiens les accompagnent dans ce deuil. Mais, parce qu’il se joue des drames de la vie, l’humour peut également aider à en relativiser les blessures. À destination des jeunes, sous forme de petits poèmes narratifs très bien illustrés (en noir et blanc), le livre raconte les fugaces destinées, à la fois cocasses et terribles, d’une quinzaine de toutous : le carlin Roméo (2001-2002), le bouledogue Flatule (1998-2004), Serge le bull-terrier (1989-1998), le sharpeï Virgile (2002-), etc. Ars longa, vita brevis, ces contes macabres s’inscrivent dans l’héritage du maître du genre, l’illustrateur Edward Gorey (1925-2000), et de son émule, le cinéaste Tim Burton.

Destins de chiens de Sébastien Perez et Benjamin Lacombe, Margot, 80 pages, 26,5 x 17,5 cm, 12,90 €.