La biosécurité dans les structures vétérinaires

Le terme biosécurité désigne un ensemble de mesures destinées à réduire le risque d’introduction (bio-exclusion) dans une unité définie, de diffusioninterne (bio-compartimentation) et de transmission à l’extérieur (bio-confinement) de maladies infectieuses, ainsi que le risque de contamination humaine ou de l’environnement. Les mesures de biosécurité comportent trois éléments dominants : l’isolement, le nettoyage et la désinfection. Les vétérinaires sont amenés à aborder ces notions avec leurs clients éleveurs, et ce dans toutes les espèces (même pour les animaux de compagnie). Les cas de contaminations nosocomiales dans les structures vétérinaires sont en France encore rarement décrits. Par contre, la transmission d’agents pathogènes au moyen des véhicules est avérée dans le cas de certaines maladies très contagieuses : la fièvre aphteuse en est l’exemple le plus caractéristique. La faculté vétérinaire de Liège a mis en place des protocoles de biosécurité détaillés accessibles sur son site¹ et organise tous les ans une journée consacrée à la biosécurité (le 4^e Biosecurity Day s’est tenu en janvier 2016). Il est aussi possible de s’inspirer de ce qui est conseillé en médecine humaine².

Notre enquête visait à évaluer le rapport entre les praticiens et la biosécurité, vis-à-vis non pas de leurs clients, mais de leur pratique quotidienne, leurs locaux et leurs véhicules. 14 répondants ont été confrontés à un cas de contamination nosocomiale dans leur structure.

Notre sondage ne montre pas de différence selon le lieu de formation initiale dans les habitudes de nettoyage ou de désinfection, ni par rapport aux possibilités d’isolement des animaux visiblement contagieux. Il n’y en a pas non plus selon le sexe, ou le statut d’exercice (libéral ou salarié). L’existence de locaux spécifiques pour les animaux contagieux est assez fréquente, des locaux ou des box pour les hospitalisations sont cités par 50,7 % des confrères, et 9 % ont même des salles de consultation spécifiques, mais 30 % des répondants n’en ont pas.

Une comparaison a été effectuée selon l’année d’obtention du diplôme, entre deux populations ayant la même proportion de praticiens à dominante canine et rurale : les diplômés de 1974 à 1990 (98 % ont une activité libérale ; 74 % sont des hommes) et ceux de 2000 à 2014 (73 % en libéral ; 56 % d’hommes). Aucune différence n’est mise en évidence en ce qui concerne les habitudes d’entretien et de désinfection des locaux. Pour ce qui est des véhicules utilisés dans le cadre professionnel, en revanche, 60 % des praticiens les plus âgés nettoient l’extérieur de leur voiture au moins une fois par mois et 13 % une fois par an ou moins, alors que du côté des jeunes, 40 % des voitures sont nettoyées tous les trimestres et 31 % tous les ans ou moins. Le même ordre de fréquence se retrouve pour le nettoyage des coffres. En ce qui concerne l’entretien de l’habitacle intérieur, les habitudes sont comparables entre les deux populations.
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¹ bit.ly/29HsuwW.

² bit.ly/29uA2xl.