CONFÉRENCE
PRATIQUE MIXTE
Formation
Auteur(s) : MARINE NEVEUX
Le débridement des plaies chez le cheval peut faire appel à la larve de Lucilia sericata. Avec la problématique de l’antibiorésistance, la technique revient sur le devant de la scène.
À l’opposé de la myiase, une affection due à la présence de larves de mouches dans le corps, la larvothérapie s’appuie sur l’utilisation d’asticots, rendus stériles, à partir d’espèces sélectionnées. Cette méthode s’intègre à celles de la thérapie biologique. Les larves de mouches vertes, par exemple, se nourrissent exclusivement de tissus morts, à la différence des autres espèces qui consomment aussi les tissus sains.
Les larves utilisées sont stériles, immatures, elles ne se multiplient pas dans la plaie. Les œufs de mouches sont sélectionnés et placés dans des bocaux. Pour les équidés, 5 à 10 larves/cm3 sont employés. Elles sont très actives pendant 3 jours. Avant de passer commande, la taille de la blessure est évaluée en tant que superficie (cm2) et multipliée par cinq pour obtenir le nombre d’individus nécessaires.
La larvothérapie stimule la cicatrisation. Autre intérêt : la prévention de la construction de biofilms et une destruction des biofilms en place.
En France, depuis 2015, la société qui livre les larves travaille avec une autorisation temporaire d’utilisation délivrée par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Une demande d’autorisation de mise sur le marché français a été formulée. Les larves sont des microchirurgiennes, il est donc bien de pouvoir les utiliser libres pour les animaux (en médecine humaine, elles sont placées dans de petits sachets avec des treillis).
Avant l’application, il convient de débrider et de nettoyer la plaie, d’enlever les résidus de traitements locaux. Il importe ensuite de créer un bandage qui doit délimiter le champ d’action des larves, permettre les échanges gazeux et un bon drainage (indispensable en larvothérapie). Le bandage est adapté en fonction de la plaie. Celle-ci va évoluer rapidement. Un drainage se fait après 12 heures. La fréquence de changement du pansement est basée sur la quantité de sécrétions produites. Les larves sont laissées en place environ 72 heures et, si le débridement n’est pas terminé, un nouveau traitement est instauré. Elles sont source de douleur si elles passent sur des nerfs. Dans quelques cas, elles provoquent un inconfort, mais qui disparaît quand les larves sont retirées.
Les contre-indications sont : un tissu trop sec, une cavité avec des structures sensibles, des tumeurs (carcinome épidermoïde).
En médecine humaine, souvent cinq à six traitements sont prévus, car ils visent des lésions chroniques, comme dans le cas du diabète. Le vétérinaire dépasse rarement un traitement.
Le coût de 600 à 800 larves est d’environ 400 à 500 € pour un traitement sur une plaie. Aucune larve n’apprécie les traitements topiques. En revanche, il est possible d’utiliser des anti-inflammatoires et des antibiotiques par voie générale.
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LES 4 NIVEAUX D’ACTION DES LARVES
POINTS À RETENIR
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