André Bruyère (T 42) nous a quittés

Après une brillante carrière et une retraite bien méritée, notre confrère André Bruyère nous a quittés. Ayant partagé sa vie professionnelle pendant plus de 30 ans, nous nous sommes permis, mon confrère Richelle et moi, d’en rappeler les temps forts.

André Bruyère est né en juillet 1920 dans le petit village de Montesquiou, proche de Mirande, dans le Gers. Son père, vétérinaire, exerce en milieu rural. Après des études primaires à l’école communale de Mirande, il poursuit son cycle scolaire au lycée d’Auch, jusqu’à l’obtention du baccalauréat.

Attiré par le métier de son père, pour lequel il avait une profonde admiration, il intègre l’École vétérinaire de Toulouse en 1939. La guerre ayant contraint l’établissement à fermer, il effectue ses trois autres années d’études à l’École vétérinaire d’Alfort, la seule à être restée ouverte en cette période troublée.

En 1942, année d’obtention de son diplôme, il doit partir pour l’Allemagne, dans le service du travail obligatoire. À plusieurs reprises et malgré la discrétion que nous lui connaissions, il nous a fait part des conditions de vie très éprouvantes, des mauvais moments vécus en Prusse-Orientale, dans une usine métallurgique. Il s’estimait chanceux d’en avoir réchappé (son état physique étant précaire), heureux d’avoir été rapatrié au bout de quelques mois dans sa Gascogne natale.

Un concours de la fonction publique lui permet alors d’accéder au poste de directeur des services vétérinaires. Sa première affectation est à Bourg-en-Bresse, où il demeure quelques années, nouant de solides amitiés.

Au début des années 1950, sa candidature est retenue à Tarbes, où un poste vient de se libérer. À cette époque, tout est à faire : mise en place de l’inspection sanitaire des denrées d’origine animale et réalisation des prophylaxies des maladies animales, pour être – déjà ! – en conformité avec les réglementations européennes.

André Bruyère met rapidement en place une équipe solide et performante autour de lui pour faire front. Reste à créer un laboratoire d’analyse. Après bien des démarches, il obtient la création du poste dont je deviens le titulaire. Notre coopération va durer plus de 30 ans.

Nous avons travaillé ensemble en évitant tous les points de discorde, dans une entente réciproque faite d’une confiance mutuelle qui ne s’est jamais démentie.

Les qualités de notre DSV étant appréciées en haut lieu et reconnues par de nombreuses décorations, il quitte alors Tarbes pour devenir contrôleur général pour la région Languedoc-Roussillon, puis par intérim sur place pour la région Midi-Pyrénées, laissant à son successeur un outil performant et bien rodé.

Nous gardons de lui le souvenir d’un administratif performant, mais aussi d’un homme droit, humain et à l’écoute. De nombreuses années plus tard, on se souvient encore de lui, au plus profond des campagnes.

Merci à lui de la part de ses collaborateurs, dont, bien entendu, tous nos confrères vétérinaires.

Il a honoré la profession, nous lui en sommes reconnaissants.

Nos plus sincères condoléances à toute la famille.
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Voir aussi l’hommage de sa petite-fille, notre consœur Sabine Arbouille (T 99), sur Lepointveterinaire.fr : www.bit.ly/2cbb7lh.