Surveillance sanitaire lors des transports internationaux

Un article du dernier numéro de l’Equine Veterinary Journal ¹ effectue un focus sur les maladies infectieuses et les risques globaux associés. Les objectifs de l’étude s’inscrivent dans le développement de recommandations internationales pour atténuer les risques de dissémination d’une maladie à travers les mouvements de chevaux. C’est aussi le concept de chevaux HHP (high health, high performance horses) de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE). Les auteurs se sont ainsi attachés à analyser les facteurs entraînant l’émergence d’une maladie équine suivant un mouvement international de chevaux, afin d’en tirer les leçons.

De l’importance de respecter les recommandations

En tout, 54 manifestations de maladies ont été identifiées, dont sept ont été contenues lors de la quarantaine après l’arrivée du cheval ; les autres résultaient de l’introduction d’agents pathogènes dans les pays d’importation. Pour 81 % des introductions, les recommandations de l’OIE applicables aux affections concernées n’avaient pas été respectées.

Les maladies majoritairement rencontrées dans cette étude sont l’influenza et la métrite contagieuse équines, ainsi que l’anémie infectieuse, soulignant l’importance de bien respecter les procédures de tests et d’analyses. La liste comprend également l’artérite virale équine, la morve, la piroplasmose, la rage, l’herpèsvirus 1, la myiase et la dourine.

Les maladies subcliniques sont un défi pour le commerce international. 88 % des mouvements réglementés qui ont engendré l’introduction de maladies ont impliqué des chevaux infectés qui ne montraient pas de signes cliniques au moment de l’import. La biosécurité et la gestion des populations de chevaux résidentes ont été identifiées comme des facteurs d’atténuation importants pour prévenir la diffusion d’affections aux congénères locaux. L’augmentation globale des mouvements internationaux de chevaux, s’ils n’étaient pas régulés et supervisés par des autorités vétérinaires compétentes, avec les partenaires de la filière équine, pourrait potentiellement conduire à des contaminations à l’échelle mondiale. Le respect des recommandations d’importation de l’OIE pour des maladies spécifiques peut significativement réduire ce risque.

Le cheval HHP

Le concept de cheval HHP apporte un cadre global applicable pour gérer les chevaux. Il s’appuie sur des mesures de biosécurité continues afin d’assurer une séparation à tout moment entre les sujets HHP et ceux de statut de santé différent. En outre, il est fondé sur des exigences spécifiques et harmonisées pour les maladies (tests, vaccination). À travers une collaboration renforcée entre les autorités vétérinaires nationales et le secteur de l’industrie équine (fédérations équestres nationales, autorités nationales des courses), le concept HHP vise aussi à contrôler l’application de ces exigences et à assurer une entière traçabilité de tous les mouvements internationaux de chevaux de sport pour permettre une détection rapide de tout signe de maladie, afin qu’avec un plan d’urgence, des mesures appropriées puissent être prises pour minimiser le risque de diffusion de la maladie.
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¹ Dominguez M., Münstermann S., de Guindos I., Timoney P. Equine disease events resulting from international horse movements : systematic review and lessons learned. Equine Vet. J. 2016;48:641-653.